Meuse : des opposants au projet de stockage de déchets nucléaires occupant un bois menacés d’expulsion
Meuse : des opposants au projet de stockage de déchets nucléaires occupant un bois menacés d’expulsion
Le Monde.fr avec AFP
Quelques dizaines de militants empêchent le lancement des travaux du projet Cigéo depuis une dizaine de jours.
Les opposants au projet Cigéo de stockage de déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse, occupent un bois depuis le 19 juin pour mardi 28 juin.
« On a reçu l’ordonnance d’avis d’expulsion immédiate ce matin », a expliqué un militant qui se fait appeler Michel, qui précise être « en état de vigilance ». « On ravive tous les réseaux, les collectifs anti-nucléaire qui se battent depuis vingt ans contre l’Andra [Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires] ».
Quelques dizaines de militants hostiles au Cigéo (centre industriel de stockage géologique) occupent le bois de Mandres-en-Barrois, acquis par l’Andra, porteuse du projet Cigéo, qui avait annoncé son intention de porter plainte.
« L’occupation n’était qu’une étape, on savait que l’expulsion allait venir, mais c’était très important pour nous de bloquer le début de ces travaux », a déclaré Michel, qui explique préparer « un appel à réoccupation en cas d’expulsion ». Selon lui, sur le terrain, les militants ont construit « des cabanes, des barricades, un potager avec des plants […] donnés [par] des maraîchers du coin ».
Plainte contre l’Andra
Les militants ont porté plainte contre l’Andra, qu’ils accusent d’avoir violé le code forestier en déboisant le terrain sans autorisation, a fait savoir Me Etienne Ambroselli, leur avocat.
Le projet Cigéo doit accueillir à Bure, à la frontière entre la Meuse et la Haute-Marne, les déchets les plus radioactifs ainsi que ceux ayant la durée de vie la plus longue, à 500 mètres sous terre.
Selon le site Internet de l’Andra, s’il est autorisé, le « Cigéo est prévu pour être exploité de manière progressive pendant au moins cent ans ». A la mi-mai, le Sénat a adopté une proposition de loi visant à donner l’autorisation législative nécessaire à la poursuite du projet. Ce texte doit maintenant être examiné par l’Assemblée nationale.