Jeux de Rio : le CIO hésite encore entre sanction collective et individuelle pour la Russie
Jeux de Rio : le CIO hésite encore entre sanction collective et individuelle pour la Russie
Au lendemain de la publication d’un rapport accablant sur le « dopage d’Etat », le Comité international olympique ne tranche pas sur l’exclusion de la Russie des JO.
Vladimir Poutine le 19 juillet à Sotchi. | Alexei Nikolsky / AP
Au lendemain de la publication du rapport McLaren dénonçant le « dopage d’Etat » en Russie entre 2011 et 2015 et l’appel de l’Agence mondiale antidopage (AMA) à exclure la Russie des Jeux olympiques de Rio (5-21 août), le Comité International olympique (CIO) a réuni, mardi 19 juillet, une commission exécutive extraordinaire.
« Les conclusions de ce rapport font état d’une atteinte choquante et sans précédent à l’intégrité du sport et des Jeux olympiques. En conséquence, le CIO n’hésitera pas à prendre les sanctions les plus sévères qu’il puisse infliger à toute personne ou organisation impliquée », a déclaré son président, Thomas Bach.
« En ce qui concerne la participation des athlètes russes aux Jeux olympiques de Rio 2016, le CIO examinera soigneusement le rapport d’enquête indépendante. Il explorera les options juridiques à disposition entre sanction collective par l’interdiction pour tous les athlètes russes de participer aux Jeux olympiques et droit à la justice individuelle, précise le CIO, dans un communiqué publié mardi après-midi. À cet égard, le CIO devra prendre en considération la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) attendue le 21 juillet concernant les règles de l’IAAF [Fédération internationale d’athlétisme], ainsi que le code mondial antidopage et la charte olympique ».
L’IAAF a suspendu la fédération russe d’athlétisme, ce que contestent près de 70 athlètes devant le TAS.
Le ministre des sports russe indésirable à Rio
Le CIO se dit « tout à fait favorable » à la demande de Richard McLaren de poursuivre son travail pour le finaliser, dans la mesure où « le délai très serré accordé à l’enquête menée par l’expert indépendant n’a pas permis de rassembler les données nécessaires pour établir la violation des règles antidopage ».
Le CIO annonce entamer une procédure disciplinaire « par rapport à l’implication d’officiels du ministère des sports de Russie et d’autres personnes mentionnées dans le rapport pour violation de la charte olympique et du code mondial antidopage ». Pour « accélérer cette procédure », la commission exécutive a constitué une « commission disciplinaire » à laquelle elle délègue. Ainsi, le ministre des sports russe, Vitaly Mutko, ne pourra pas se rendre à Rio cet été car le CIO « n’accordera aucune accréditation aux officiels du ministère ou à toute personne citée dans le rapport McLaren »
« présomption d’innocence »
Mais pour le reste, le CIO renvoie la balle aux fédérations internationales qui « vont maintenant devoir examiner ce rapport, puis prendre les mesures appropriées en fonction de leurs règlements respectifs ». La commission exécutive insiste, comme son président, sur la « présomption d’innocence » des athlètes de Russie à l’égard du dopage. « Cela signifie que l’admission de chaque athlète russe devra être décidée par sa fédération internationale sur la base de l’analyse individuelle des contrôles antidopage auxquels il s’est soumis au niveau international. »
Par ailleurs, la commission exécutive du CIO « relève avec une vive inquiétude les failles de la lutte contre le dopage révélées par le rapport d’enquête indépendante de Richard McLaren ». Aussi le CIO encourage « à complètement réviser le système antidopage » et demande à l’AMA de « convoquer une conférence mondiale extraordinaire sur le dopage en 2017 ».