Des réfugiés sous la bannière de l’olympisme
Des réfugiés sous la bannière de l’olympisme
Par Pierre Lepidi
Pour la première fois, une équipe de cette nation des déracinés participera, à Rio, aux JO. Retour sur leur préparation et leur sélection (jeudi 4 août à 10 h 10 sur France 24).
Le réfugié syrien et nageur Ibrahim al-Hussein porte la flamme olympique à travers le camp de réfugiés d’Eleonas, à Athènes, mardi 26 avril 2016. | LOUISA GOULIAMAKI/AFP
Pour la première fois, une équipe de cette nation des déracinés participera, à Rio, aux JO. Retour sur leur préparation et leur sélection.
Ils sont 63,5 millions mais n’ont ni hymne ni drapeau. Pour avoir fui la guerre ou un régime dictatorial, ils composent la nation des déracinés et, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), n’ont jamais été aussi nombreux. En hommage à toutes les personnes contraintes à l’exil à travers le monde, une équipe de réfugiés va participer pour la première fois aux Jeux olympiques de Rio, du 5 au 21 août. « Ils auront une maison au village olympique, avec les athlètes du monde entier, a expliqué Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO). C’est un moyen d’envoyer un message d’espoir et de solidarité. »
#Reporters - Les Jeux olympiques des réfugiés
Durée : 15:12
Le documentaire Les Jeux olympiques des réfugiés donne la parole à ces sportifs de haut niveau qui ont quitté la RDC, le Soudan ou la Somalie. Souvent très jeunes, ils ont pris la route de l’exil et sont des réfugiés de guerre. « J’ai quitté le Congo lorsque mes parents ont été tués, raconte Gaston. J’ai marché pendant deux semaines pour atteindre le Burundi. Je n’avais rien à manger, rien à boire… Je demandais dans les maisons si je pouvais rester dormir. » Il a parcouru 2 000 km avant d’arriver dans un camp de réfugiés au Kenya.
Se construire un avenir
Il a ensuite rejoint le centre Tegla Loroupe, parrainé par le CIO et le HCR. Le film montre l’entraînement parfois très dur que suivent ces athlètes. Même s’ils ne viseront pas une médaille à Rio, tous voudront rendre « les autres réfugiés fiers et heureux de leur parcours », comme l’explique Yolande Mabika, une judoka de 28 ans. Leur objectif : prouver leur courage, leur talent et se construire un avenir. « Je suis une réfugiée mais cela ne signifie pas que je n’ai aucun talent et que je suis une bonne à rien, assure Rose Nathike Lokonyen, qui s’élancera sur 800 m. Nous allons montrer au monde ce dont nous sommes capables. »
Parmi les 43 athlètes réfugiés qui ont été repérés dans le monde, il a fallu en sélectionner dix pour constituer l’équipe olympique. Une scène émouvante du documentaire montre le moment où la liste de ceux qui s’envoleront vers le Brésil est communiquée aux sportifs du centre Tegla Loroupe. Pour certains, c’est la vie qui bascule à ce moment précis. Alors, ils rient, ils dansent… Mais à côté d’eux, le rêve olympique des autres se termine brutalement.
Les Jeux olympiques des réfugiés, de Stéphane Kenech, Nicolas Ransom et Sébastien Bouillé (Fr., 2016, 17 min). Le jeudi 4 août à 10 h 10 sur France 24.