Surpopulation carcérale : Manuel Valls en visite à la maison d’arrêt de Nîmes
Manuel Valls en visite à la maison d’arrêt de Nîmes, l’une des plus surpeuplées de France
Le Monde.fr avec AFP
Le premier ministre devrait se rendre lundi à la prison de Nîmes, où le taux de surpopulation est de plus de 200 %. La situation est tendue à l’échelle nationale.
Vue partielle de l’entrée de la maison d’arrêt de Nîmes. | DOMINIQUE FAGET / AFP
Le premier ministre Manuel Valls et le ministre de la justice Jean-Jacques Urvoas sont attendus lundi à la maison d’arrêt de Nîmes (Gard), où le taux de surpopulation est de plus de 200 %. La surpopulation carcérale a atteint un niveau critique, avec 69 375 personnes incarcérées au 1er juillet, selon des données publiées à la fin de juillet par le ministère de la justice. Le nombre de détenus n’a jamais été aussi élevé et les prisons débordent, alors que leur capacité est à ce jour de 58 311 places.
MM. Valls et Urvoas s’entretiendront pendant la matinée « avec les personnels de cet établissement pénitentiaire dont le taux d’occupation est parmi les plus élevés de France métropolitaine », a fait savoir Matignon dans un communiqué. Ils « tiennent à saluer l’engagement des personnels de l’administration pénitentiaire dans le contexte difficile actuel », selon le texte. Ce déplacement est le second de Manuel Valls en qualité de premier ministre dans un établissement pénitentiaire, après celui effectué à Caen (Calvados) en juin.
Le cas critique des maisons d’arrêt
La situation est particulièrement tendue dans les maisons d’arrêt, ces établissements réservés aux condamnés à de courtes peines et aux prévenus. En effet, la hausse du nombre de prisonniers est en grande partie due au nombre de prévenus, emprisonnés en attente de jugement ou de condamnation définitive. Ils sont désormais 20 035, en augmentation de 13,8 % en un an. Le seuil de 20 000 prévenus en prison n’a pas été atteint depuis près de onze ans.
La plus grande prison d’Europe, située à Fleury-Mérogis (Essonne), compte aujourd’hui 4 539 détenus pour 2 857 places. Les autres maisons d’arrêt d’Ile-de-France (Fresnes, Villepinte, Nanterre…) affichent des records de densité, de même que les établissements de Toulouse, Lille ou Marseille.
Le garde des sceaux devrait présenter en septembre un programme de construction de places en prison. L’attentat de Nice l’a contraint à repousser la présentation de sa politique carcérale ; il devait remettre le 20 juillet à l’Assemblée nationale un rapport sur l’encellulement individuel. Mais il a déjà chiffré le besoin à 4 300 places pour la seule Ile-de-France. Son ambition est également d’encourager les sorties progressives et mieux les préparer en développant les centres de semi-liberté, où les condamnés, dont les peines ont été aménagées, reviennent dormir.