La gazette des Jeux : la 23e et dernière de Phelps, Farah voit triple et Bolt pour une 7e en or
La gazette des Jeux : la 23e et dernière de Phelps, Farah voit triple et Bolt pour une 7e en or
Le golfeur américain Bubba Watson deviendra-t-il le premier Bubba champion olympique de l’histoire ?
Elaine Thompson (Jamaïque) peut saluer la foule. Elle a battu la double tenante du titre du 100 m , sa compatriote Shelly-Ann Fraser-Pryce. | Kirsty Wigglesworth / AP
C’est aujourd’hui
14 h 30. Le marathon féminin tombe à pic pour vous guider vers l’incomparable somnolence d’un bon dimanche après-midi, cette transe méditative mâtinée d’ennui. Petite alerte : vous risquez de voir triple, pas d’inquiétude, ce sont les sœurs estoniennes Leila, Lily et Liina Luik qui vont devenir les premières triplées à disputer une course olympique. Peu de chances de médailles pour ces jeunes femmes, à moins qu’elles ne décident de se relayer discrètement, ce dont personne ne se rendrait compte.
N’attendez pas forcément leur arrivée (vers 17 heures et des poussières, selon nos estimations) pour un réveil chloré en passant à la piscine pour y suivre le tour préliminaire de la natation synchronisée en duo, avant de bifurquer vers un duel Corée du Sud-Cameroun que l’on devine assez inédit dans le tournoi féminin de volley.
A 15 h 30, le grand retour du tournoi masculin par équipes de l’épée, une discipline où les Français sont doubles champions olympiques en titre (2004, 2008) puisque cette épreuve avait été mise en jachère lors de l’édition londonienne. Ils affronteront en quart de finale le vainqueur de Brésil-Venezuela.
A 18 h 05, c’est-à-dire un peu moins d’une heure après l’arrivée des sœurs Luik, selon nos estimations, les véliplanchistes retournent à leurs risques et périls sur le plan d’eau de la baie de Guanabara pour y disputer la « Medal Race », laquelle, comme son nom l’indique de manière plutôt satisfaisante, est la dernière course de la compétition, celle qui va décider du podium.
Pour terminer ce dimanche en beauté, quatre quarts de finale à partir de 15 heures jusqu’à 1 h 30, avec : ceux du hockey sur gazon hommes (notamment Pays-Bas-Australie ou Belgique-Inde), puis ceux du badminton mixte à 0 h 55, avant celui des volleyeuses de beach, à 4 heures du matin, juste avant celui de leurs homologues masculins, à cinq heures moins une minute.
ET AUSSI… sous le soleil de midi, qui sera en fait celui de 7 heures du matin à Rio, bref c’est à 19 heures, heure de Tokyo, que débutera le dernier tour du golf masculin, à suivre pour l’américain Bubba Watson, qui pourrait devenir le premier Bubba champion olympique de l’histoire, toutes disciplines confondues, même si le Britannique Justin Rose est le mieux parti. C’est aussi jour de finale pour le tennis, le simple messieurs à 17 heures, le double dames à 19 h 40 et le double mixte à 22 h 40. Course aux médailles dans le stade olympique avec le 100 mètres messieurs. Oui, Usain Bolt. Et Jimmy Vicaut ? Oserez-vous veiller jusqu’à 3 h 25 pour le savoir ?…
C’était hier
Le tireur au pistolet, Jean Quiquampoix, a bien choisi son jour, samedi 13 août, pour décrocher une médaille d’argent. La veille, il aurait dû partager l’affiche avec un tas de petits camarades, dont des mastodontes médiatiques comme Teddy Riner ou Florent Manaudou. Le licencié d’Antibes a pris la deuxième place du pistolet à 25 m tir rapide, derrière l’Allemand Christian Reitz et devant le Chinois Li Yuehong.
Mauvaise journée en revanche pour le sport collectif français avec les défaites des volleyeurs face aux Etats-Unis et des handballeurs face aux Croates. Les Experts ne sont nullement en danger cependant, tandis que la Team Yavbou devra batailler lors d’un dernier match décisif face au Brésil.
L’escrime française a connu une mauvaise journée. Les sabreuses tricolores ont chuté d’entrée face à l’Italie en quart de finale du tournoi par équipes. Le compteur bleu est bloqué à deux médailles (une de bronze et une d’argent) en attendant peut-être son premier titre aujourd’hui à l’épée masculine par équipes. Tout comme le cyclisme sur piste qui a vu Grégory Baugé éliminé dès les quarts de finale. Le vice-champion olympique en titre a, par la même occasion, remis en cause sa propre Fédération.
En athlétisme, un Harting en a caché un autre au lancer du disque : Christoph a succédé à son frère Robert. Le Britannique Mo Farah s’est succédé à lui-même sur le 10 000 mètres. Sans surprise, il s’est offert une troisième médaille d’or à sa collection. Sur 100 m, on a assisté à une passation de pouvoir entre Jamaïcaines, Shelly-Ann Fraser-Pryce a cédé son titre (2008 et 2012) à Elaine Thompson (10 s 71). L’Américaine Tori Bowie s’est intercalée à la deuxième position.
C’est vu
Le match Brésil-Argentine a été le plus accroché du tournoi olympique de basket jusqu’à présent. | MARK RALSTON / AFP
La Carioca Arena 1, samedi après-midi, a sans doute vécu la plus belle ambiance depuis le début de ces Jeux olympiques : l’enceinte de 16 000 places était bondée pour assister au derby entre l’Argentine et le Brésil… en basket-ball. Les deux pays ont déjà été opposés en volley féminin depuis le début de ces Jeux, et les volleyeuses brésiliennes n’avaient pas fait de quartier (3-0). En basket, les Argentins ont pris leur revanche dans un match intensite, après deux prolongations (111-107).
Le dernier rebond offensif de la légende argentine du basket, Emmanuel Ginobili, a garanti le succès à deux secondes de la sonnerie, sous les vivats de supporteurs argentins en mode « Bombonera ». Ce qui n’empêchait pas les supporteurs brésiliens et argentins, tous en tenue de football, de fraterniser et de s’asseoir côte à côte en tribune.
Les Brésiliens, qui ont eu le match en main dans le dernier quart-temps (83-75) puis en prolongation (94-88), peuvent encore se qualifier pour les quarts de finale en battant le Nigeria.
C’est dit
« C’était vraiment une expérience enrichissante de n’être pas simplement un membre de l’équipe américaine, mais aussi de représenter tant de gens différents dans le monde entier. C’est un grand moment pour Team USA que de faire encore plus de place à la diversité et je vais continuer de me représenter moi, ma communauté et mon pays. »
De l’escrimeuse américaine Ibtihaj Muhammad, membre de l’équipe américaine de sabre par équipe qui a décroché la médaille de bronze. Ibtihaj Muhammad porte un hijab et revendique son identité religieuse, ce qui en fait une star dépassant le petit monde de l’escrime aux Etats-Unis.
« Aujourd’hui, je ne considère pas qu’on fait partie de la même famille de la natation. »
De Romain Barnier, entraîneur en chef de la natation masculine française, à Alain Bernard, champion olympique du 100 mètres à Pékin et consultant pour Canal+ à Rio. Lors d’une conférence de presse surréaliste, la natation française a fait semblant de tirer le bilan de ses JO décevants (deux médailles d’argent) et a réglé ses comptes, notamment Romain Barnier, l’homme fort de la natation française en tant qu’entraîneur du Cercle des nageurs de Marseille, avec l’ancien Antibois Alain Bernard. Barnier s’en est pris à Bernard devant une presse française médusée.
C’est « tudo bem »
Boussole. A sa place, on n’aurait pas été plus dégourdi. Il n’empêche qu’il en est arrivé une belle au chauffeur qui avait pour mission de convoyer plusieurs nageuses des demi-finales du 50 m libre. L’étourdi s’est fourvoyé en beauté, prenant la direction du Stade olympique d’athlétisme et non du bassin de natation.
Au lieu de rester quinze minutes dans les transports, les sportives ont donc lanterné plus d’une heure sur la route (temps de trajet encore inférieur, qu’elles se rassurent, à ceux des envoyés spéciaux du Monde).
Outre cet article, l’erreur d’aiguillage aura aussi et surtout eu pour conséquence de décaler le début de la course vendredi soir, les organisateurs ayant inséré « deux cérémonies protocolaires de remise de médailles à la place », indiquait samedi l’AFP.
Progressisme. C’est un gazouillis, pour ne pas dire un tweet, qui nous a alertés sur le site de microblogging Twitter. Ainsi donc, les onze médailles du Canada dans ces Jeux olympiques ont toutes été remportées par des femmes, rappelle à juste titre un journaliste de sport canadien (ou plutôt un journaliste canadien de sport, pour éviter toute confusion avec le hockey sur glace).
Tout ce qui vient d’être dit aurait été évidemment impossible en 1896. Déjà, Internet n’existait. Pas plus que le Minitel. Ensuite, il faut rappeler l’opposition de Pierre de Coubertin au principe d’« une olympiade femelle » : à l’époque, le baron n’acceptait aucune sportive dans la compétition, où il a fallu attendre 1900 pour les voir représenter 2,2 % de l’ensemble des participants (contre environ 45 % en 2016).