L’Australie accepte de fermer un camp de réfugiés décrié en Papouasie
L’Australie accepte de fermer un camp de réfugiés décrié en Papouasie
Les conditions de vie dans ce centre de rétention délocalisé avaient mené à des émeutes et des tentatives de suicide.
Des réfugiés dans le centre de rétention de Manus, géré par l’Australie et situé sur le territoire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. | STRINGER / REUTERS
L’Australie a accepté de fermer le camp de rétention controversé de l’île de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où elle a relégué des centaines de demandeurs d’asile, mais refuse d’accueillir les 854 migrants qui s’y trouvent. Le gouvernement papouasien a annoncé mercredi 17 août qu’un accord avait été trouvé avec l’Australie, sans donner de date pour cette fermeture. « Il est important de ne pas se précipiter dans ce processus qui doit être mené de façon soignée », a précisé le premier ministre papouasien, Peter O’Neil.
Violences physiques et désespoir
Très critiquée, la politique australienne en matière d’immigration avait subi en avril un premier revers, quand la Cour suprême papouasienne avait jugé « illégal et anticonstitutionnel » le placement par l’Australie de demandeurs d’asile dans ce camp sur le territoire du pays.
Les organisations de défense des droits de l’homme ne cessent de dénoncer les conditions de vie des migrants à Manus et dans les autres centres de rétention délocalisés ouverts par l’Australie. Des rapports évoquent des violences physiques et psychologiques dans ces camps, où se sont produites des émeutes en novembre, et de graves problèmes mentaux pour les réfugiés qui y vivent sans espoir d’en sortir.
L’Australie n’ouvre pas ses portes aux migrants
Le ministre de l’immigration australien, Peter Dutton, a affirmé que son gouvernement travaillait avec Port Moresby pour fermer le centre de Manus et proposer aux migrants une solution d’installation en Papouasie, ou le retour dans leur pays d’origine. Mais il a répété qu’il n’y aurait aucun changement dans la politique très restrictive de son pays en matière d’immigration.
« Notre position, réaffirmée aujourd’hui à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, est qu’aucun occupant du Centre de traitement régional de l’île de Manus ne pourra jamais s’installer en Australie. »
L’Australie a lancé en 2013 une opération baptisée « Frontières souveraines » pour décourager les réfugiés d’arriver par la mer en Australie. La marine intercepte systématiquement les bateaux transportant des migrants et les renvoie vers leur point de transit, souvent l’Indonésie. Les migrants qui parviennent à gagner les rives australiennes sont, eux, placés dans des camps de rétention offshore comme celui de Manus. Canberra affirme que cette politique permet de sauver des vies. En juin, le premier ministre, Malcolm Turnbull, avait affirmé que 28 bateaux transportant un total de 734 personnes avaient été refoulés depuis le retour des conservateurs au pouvoir en septembre 2013.