Un Français sur deux serait prêt à s’expatrier pour l’emploi de ses rêves
Un Français sur deux serait prêt à s’expatrier pour l’emploi de ses rêves
Par Elodie Chermann
Les Français ont beau être attachés à leur pays, la moitié d’entre eux quitterait la France sans hésiter pour l’emploi de leur rêve. C’est ce qui ressort d’une étude internationale publiée cet été par Randstad.
L’étranger continue à faire rêver. 53% des travailleurs se disent intéressés par l’expatriation, surtout quand l’emploi de leur rêve est à la clé. C’est ce que révèle la dernière étude Randstad Workmonitor menée par Internet en janvier 2016 dans 34 pays dont 17 en Europe, auprès de 15000 salariés âgés de 18 à 65 ans, et publiée le 5 juillet. « Nous leur avons demandé s’ils seraient enclins à partir pour un job meilleur », explique Laurent Morestain, secrétaire général du groupe Randstad, deuxième acteur mondial sur le marché des ressources humaines. « Par là, nous n’entendions pas nécessairement un salaire plus élevé mais une meilleure qualité de vie et un environnement de travail plus attractif. La définition du « bon emploi » est évidemment différente suivant la catégorie socio-professionnelle, le secteur d’activité et les aspirations de chacun. »
18 % des personnes interrogées se disent prêtes à quitter la France sans hésiter pour l’emploi de leur rêve et 32 % le feraient volontiers. | Randstad
Les résultats de l’étude indiquent que les plus enclins à aller voir ailleurs sont les Indiens à 85% et les Mexicains à 80%. En Europe, ce sont les Espagnols (65%) et les Italiens (61%) qui partiraient le plus. Quant aux Britanniques, ils seraient 55 % à accepter le déracinement si, au bout du compte, le « bon emploi » se profile.
Faible mobilité en Europe
A l’inverse, les Luxembourgeois et les Tchèques semblent très bien là où ils sont. « La volonté de mobilité dépend bien sûr du taux de chômage enregistré dans le pays », constate M. Morestain. « Mais globalement, elle reste encore assez limitée dans l’Union européenne. » A l’exception du Japon, les seuls pays dans lesquels une majorité de salariés (plus de 50 %) déclarent ne pas être prêts à vivre à l’étranger, même pour le « bon emploi », se trouvent tous en Europe.
Les chiffres de la Commission européenne le confirment : seuls 3% des actifs européens vivent et travaillent dans un autre Etat membre. Ceci peut s’expliquer à la fois par la barrière de la langue et les disparités en termes de protection sociale. Le salaire minimum, par exemple, n’existe pas partout !
Et les Français dans tout ça ? 18 % des personnes interrogées se disent prêtes à quitter la France sans hésiter pour l’emploi de leur rêve et 32 % le feraient volontiers. « A 50%, ils se situent plutôt dans la moyenne, indique le secrétaire général du groupe Randstad. Ils affichent une certaine velléité à découvrir d’autres cultures mais contrairement aux idées reçues, nourrissent un vrai attachement à leur pays. » D’abord parce qu’ils savent que l’herbe n’est pas forcément plus verte ailleurs sur le plan économique. Ensuite parce qu’ils n’ont pas forcément besoin de s’installer loin pour évoluer dans un environnement international.
En effet, 27% des salariés français ont un emploi qui leur permet de voyager, contre 20% des Danois, des Autrichiens, des Belges et des Tchèques, 17% des Norvégiens et des Luxembourgeois et seulement 9% des Hongrois.
Pour être vraiment représentatifs, ces chiffres mériteraient toutefois d’être affinés par tranche d’âge. « Sans doute les 18-25 ans sont-ils plus enclins que leurs aînés à partir, suppose Laurent Morestain. Non seulement parce qu’ils sont nombreux à avoir déjà eu une expérience à l’étranger dans le cadre de leurs études, mais aussi parce qu’ils ont en principe moins de contraintes familiales à gérer. »