JO 2016 – boxe : Sarah Ourahmoune décroche la médaille d’argent
JO 2016 - boxe : Sarah Ourahmoune décroche la médaille d’argent
Par Anthony Hernandez (envoyé spécial à Rio)
Après le titre récolté vendredi par Estelle Mossely, Sarah Ourahmoune a apporté la deuxième médaille de la boxe française féminine en - 51 kg.
Sarah Ourahmoune est médaillée d’argent de la catégorie des - 51 kg. | PETER CZIBORRA / REUTERS
Pour une deuxième médaille d’or de la boxe française à Rio, il faudra encore patienter. Samedi au Pavillon 6 du Riocentro, Sarah Ourahmoune a été battue par la Britannique Nicola Adams, championne du monde en championne olympique en titre, dans la catégorie des - 51 kg. La boxeuse apporte tout de même à son sport la cinquième médaille française de ces JO, la deuxième d’une boxeuse française après l’or d’Estelle Mossely la veille (- 60 kg). La pratique féminine n’a été introduite aux Jeux olympiques qu’en 2012.
À 34 ans, battue sur décision unanime des juges, l’aînée de l’équipe de France de boxe a tout de même réussi un retour fracassant pour réaliser son rêve olympique. Quatre ans plus tôt, la championne du monde 2008 avait échoué à se qualifier pour les Jeux de Londres. Dans la foulée, elle mettait entre parenthèses sa carrière de boxeuse pour donner naissance à sa fille. Ce n’est qu’en 2014, deux ans avant Rio, qu’elle faisait son retour sur les rings. « Sarah a relancé son projet après sa maternité. Elle a un tempérament d’acier. Il y a eu des moments durs. Elle travaillait beaucoup et les résultats ne suivaient pas. Lors des Mondiaux 2014, son premier grand championnat depuis son retour, elle était sortie au premier tour », se rappelle, Anthony Veniant, entraîneur de l’équipe féminine.
Pas de risque de « petite mort » du sportif après cette consécration olympique, la licenciée du Boxing Beats d’Aubervilliers ne manque pas d’activité en dehors de sa vie de boxeuse de haut niveau. Elle donne des cours aux mamans qui veulent boxer, grâce à une structure qui garde leurs enfants pendant les leçons au sein même du club. Diplômée de Sciences Po en communication, elle exerce également la profession d’éducatrice spécialisée pour des enfants atteints de handicaps mentaux. Enfin, elle se fait conférencière en entreprise, toujours en utilisant l’outil de la boxe.
L’insouciance qui fait du bien
Après sa victoire en quart de finale, contre la Kazakhe Shekerbekova, qui lui assurait une médaille, la Francilienne faisait part de son soulagement : « Je m’imaginais partir sans médaille et ça me faisait peur au vu de ce projet collectif et familial lourd. C’est un gros poids en moins cette médaille. Je me sens de mieux en mieux. Ma fille ne me manque pas tant que ça. Les jours passent vite. Je me sens bien. » Son coach expliquait comment il avait tenté de la libérer : « Elle avait quelques incertitudes. Il faut aller chercher un sourire, faire sortir la joie qu’elle a en elle ».
Avec six médailles assurées - pour le moment une en or, deux en argent et deux en bronze - l’équipe de France de boxe réalise le meilleur total de son histoire. La mixité récente apporte une dynamique nouvelle. « On bosse beaucoup mais on rigole aussi. Il n’y a pas de clan. L’encadrement fait en sorte que l’on partage des moments. J’apprends de tous. Je suis fan par exemple de Sofiane (Oumiha, 21 ans et médaillé d’argent - 60 kg). En général, l’insouciance de mes coéquipiers me fait du bien », décrit Sarah Ourahmoune.
Dimanche, le poids super-lourds (+ 91 kg) Tony Yoka tentera de clôturer en beauté cet exceptionnel bilan. Il combattra pour le titre olympique face à un autre Britannique, Joseph Joyce. Avec une unique ambition, décrocher l’or et rejoindre sa compagne Estelle Mossely sur le toit de l’Olympe.