Le président ghanéen John Mahama accorde sa grâce à un présentateur radio
Le président ghanéen John Mahama accorde sa grâce à un présentateur radio
Le Monde.fr avec AFP
Le journaliste et deux de ses invités avaient été condamnés fin juillet pour avoir proféré des menaces de morts contre des magistrats.
Le chef d’Etat ghanéen John Dramani Mahama a accordé sa grâce présidentielle à un présentateur radio et à ses deux invités condamnés pour menaces de mort à l’encontre des juges qui avaient ordonné la suppression de noms des listes électorales en vue des élections de décembre.
Le ministre de la communication Edward Omane Boamah a annoncé dans un communiqué daté du 22 août que le pardon présidentiel était accordé sur des bases de « compassion » et parce que les condamnés avaient exprimé des remords pour leurs discours de haine.
« La décision de son Excellence, président du Ghana, de supprimer leur peine fait suite à une requête qui lui a été remise par les commentateurs (de la radio). Les signataires l’imploraient d’user de son pouvoir pour leur garantir une grâce présidentielle », a ajouté le ministre.
Menaces de mort à l’antenne
Salifu Maase, alias « Mugabe », est un présentateur de radio controversé, connu pour ses discours musclés, mais toujours pro-gouvernementaux. Il avait été condamné fin juillet avec deux de ses invités, soutiens du pouvoir en place, à quatre mois de prison ainsi qu’à une amende de 10 000 cedis (2 500 dollars) pour avoir insulté et menacé de tuer des juges à l’antenne.
La Cour avait expliqué que les accusés touchaient à l’intégrité du système judiciaire en rejetant la décision des juges de supprimer des noms des listes électorales : début juillet, 56 000 noms ont été rayés des listes électorales, des électeurs ayant utilisé leur carte de sécurité sociale comme justificatif d’identité.
L’opposition s’était inquiétée de fraudes possibles, étant donné que ces cartes ne sont pas attribuées uniquement aux citoyens ghanéens, créant un imbroglio politique à quelques mois de l’élection présidentielle.
Une élection présidentielle est prévue, le 7 décembre, après plusieurs contentieux sur la date du scrutin, causés par cette affaire des registres électoraux. Le président Mahama, du Congrès démocratique national (NDC), visera un second mandat de cinq ans, face à Nana Akufo-Addo, candidat du principal parti d’opposition, le Nouveau parti patriotique (NPP).