La star de « S.O.S. Fantômes », Leslie Jones, victime d’un piratage raciste
La star de « S.O.S. Fantômes », Leslie Jones, victime d’un piratage raciste
Des photos de nu et une vidéo de gorille ont été postées sur le site officiel de l’actrice, cible d’une campagne de harcèlement depuis un mois.
Leslie Jones à la première du film « S.O.S. Fantômes », le 9 juillet 2016. | MARIO ANZUONI / REUTERS
Le site officiel de l’actrice noire Leslie Jones a été piraté dans la soirée du 24 août, relate le New York Times. Des captures d’écran de son permis de conduire contenant des informations personnelles, des photos dénudées et une vidéo de gorille ont remplacés la page d’accueil, depuis désactivée.
Le piratage n’a pas été revendiqué, mais a été salué sur plusieurs forums proches du libertarianisme et de l’anarchisme de droite sur Reddit et 8chan. Il a, en revanche, été condamné dans les cercles fréquentés par les sympathisants du GamerGate, mouvement de joueurs de jeux vidéo antiféministes.
Avant le piratage, le harcèlement
Leslie Jones avait déjà fait l’objet d’une vaste campagne de harcèlement sur Twitter au mois de juillet, à la suite de la sortie américaine du film féministe Ghostbusters. Très impopulaire auprès d’une nouvelle génération d’internautes néoconservateurs, sa bande-annonce fait partie des dix vidéos YouTube ayant reçu le plus d’avis négatifs. L’actrice Leslie Jones, engagée auprès du mouvement de défense des droits des Afro-Américains Black Lives Matter, avait été la cible au lancement du film de centaines de messages haineux à connotation sexiste et raciste, dont de nombreuses photos de gorille.
Peu avant de désactiver son compte Twitter, la tête d’affiche du dernier S.O.S. Fantômes avait publiquement accusé Milo Yiannopoulos, journaliste britannique pro-Trump, libertarien et provocateur, d’être l’instigateur de cette campagne de harcèlement, ce qui avait entraîné la suppression définitive de son compte par le réseau social. Elle est depuis devenue aux yeux des fans de Milo Yiannopoulos la responsable de la « censure » du sulfureux personnage et la cible de messages vengeurs, en plus des attaques sexistes et racistes dont elle est massivement victime depuis un mois.