Combats entre chars turcs et forces soutenues par les Kurdes dans le nord de la Syrie
Combats entre chars turcs et forces soutenues par les Kurdes dans le nord de la Syrie
Les forces d’Ankara, entrées en Syrie le 24 août, veulent bloquer l’expansion des forces kurdes syriennes le long de la frontière.
Un char turc sur la frontière syrienne, le 27 août. | Halit Onur Sandal / AP
Au quatrième jour de l’intervention d’Ankara dans le nord de la Syrie en appui à des groupes rebelles syriens, des affrontements ont éclaté samedi 27 août entre des chars turcs et des combattants locaux soutenus par les forces kurdes. « Les chars turcs ont avancé aujourd’hui aux abords de la localité d’Al-Amarné, dans la province d’Alep, au sud de la frontière, et des combats ont alors éclaté entre eux et des combattants appuyés par les forces kurdes », indique l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Un responsable au sein de l’administration semi-autonome kurde en Syrie a affirmé à l’Agence France-Presse que des groupes de combattants locaux, liés aux Forces démocratiques syriennes (FDS) – la coalition milicienne que forment des groupes arabes et les combattants kurdes syriens proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) – « sont engagés en ce moment dans des combats aux abords d’Al-Amarné contre des chars turcs ». à 8 kilomètres au sud de Djarabulus, sur la frontière turco-syrienne. L’administration autonome kurde a également dénoncé une incursion de blindés turcs dans la région de Kobané, plus à l’est.
« Des avions turcs ont bombardé nos positions ce matin dans le sud de Djarabulus et le village de Til-Emarne, où vivent des civils », a également dénoncé dans un communiqué, samedi, le Conseil militaire de Djarabulus, lié aux FDS pro-kurdes. « Avec cette agression, une nouvelle période du conflit va s’ouvrir dans la région », a-t-il ajouté.
L’armée turque a envoyé de nouveaux chars samedi dans le nord de la Syrie dans le cadre de l’opération « Bouclier de l’Euphrate », une offensive militaire sans précédent qui a permis aux rebelles syriens soutenus par Ankara de reprendre la ville de Djarabulus aux djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI).
L’opération turque vise à chasser l’EI de la zone mais aussi à contrer l’avancée des milices kurdes, une nouvelle étape dans le conflit. Sous le nom « Forces démocratiques syriennes » (FDS), les forces autonomistes kurdes sont alliées depuis octobre 2015 avec des combattants arabes locaux dans les provinces d’Alep, de Rakka (Nord) et de Hassaké (Nord-Est). Cette alliance, appuyée par les Etats-Unis, a pu chasser l’EI de plusieurs localités et villes, dont Manbij (Nord) début août, mais sa progression a suscité l’inquiétude d’Ankara, qui considère le Parti de l’union démocratique (PYD), principal groupe kurde de Syrie, et son aile militaire, les YPG (Unités de protection du peuple kurde) comme des organisations « terroristes ».
Jeudi 25 août, l’artillerie turque avait bombardé des combattants kurdes dans le nord de la Syrie, après que les services de renseignement ont remarqué qu’ils progressaient sur le terrain en dépit d’une promesse des Etats-Unis selon laquelle ils allaient reculer.