Séisme : une journée de deuil national décrétée en Italie
Séisme : une journée de deuil national décrétée en Italie
Le Monde.fr avec AFP
Le président Sergio Mattarella et le chef du gouvernement Matteo Renzi vont se rendre aux funérailles de victimes à Ascoli Piceno, ce samedi. Le bilan est de 278 morts et 388 blessés.
L’Italie se prépare à une journée de deuil samedi 27 août pour les 278 morts du séisme de mercredi dans le centre de la péninsule.
Les drapeaux seront en berne dans tout le pays pour les funérailles des victimes d’Arquata del Tronto, une des trois localités des Apennins les plus touchées. La cérémonie, avec une trentaine de cercueils dont plusieurs d’enfants, aura lieu en fin de matinée à Ascoli Piceno, au pied des montagnes meurtries, en présence du président de la République, Sergio Mattarella et du chef du gouvernement Matteo Renzi.
Une autre cérémonie, sans les corps, est prévue la semaine prochaine pour les victimes d’Accumoli et surtout d’Amatrice, sur l’autre versant de la montagne.
En attendant, certaines familles ont commencé à enterrer leurs morts. A Pomezia, au sud de Rome, l’évêque du diocèse a célébré vendredi après-midi les funérailles de six victimes, dont un garçon de 8 ans et deux adolescentes.
Les secours se relaient
Selon un dernier bilan de la protection civile, le nombre de décès constatés s’élève désormais à 278 morts, dont 218 à Amatrice, tandis que 388 blessés ont été hospitalisés. Aucun survivant n’a été retrouvé depuis jeudi.
Dans le froid de la nuit, à la lumière des projecteurs ou dans la chaleur étouffante du jour, les efforts se poursuivaient pourtant sans relâche, en particulier à Amatrice, avec un va-et-vient incessant de secouristes et maîtres-chiens dans des volutes de poussière.
« Nous allons continuer à fouiller et à creuser jusqu’à avoir la certitude qu’il ne reste plus personne », a assuré Luigi D’Angelo, responsable local de la protection civile. Mais les secouristes ont commencé à déblayer les décombres avec des pelleteuses, signe que l’espoir de retrouver des survivants s’amenuise.
Dans le village, une longue file de voitures: les familles des victimes viennent reconnaître les corps, faute de quoi la justice interdit leur évacuation. Une démarche délicate et d’autant plus compliquée que ce village touristique accueillait aussi des étrangers dont les familles sont encore loin.
Le travail des secouristes était aussi compliqué par les multiples répliques: plus d’un millier enregistrées depuis mercredi, en particulier une secousse d’une magnitude de 4,8 vendredi à l’aube. A chaque réplique, un nouveau mur s’écroule, un autre se fissure... Ainsi, un pont menant à Amatrice est devenu inutilisable, obligeant les secours à aménager à la hâte une déviation.
2 500 personnes privées de toit
Dans les bourgs aux alentours, la tension restait vive. A l’entrée du hameau de San Lorenzo et Flaviano, tout près d’Amatrice, la petite route serpentant dans la montagne était ainsi bloquée, une pelleteuse de l’armée tentant frénétiquement de déblayer les décombres d’une maison sur la chaussée.
« Les secours sont tous à Amatrice, ils oublient les hameaux autour », déplorait Marco Barba, arrivé dans la matinée de Rome pour apporter des vêtements et des provisions à ses proches, tandis qu’un homme chargé de livrer des toilettes chimiques se désespérait de parvenir à destination.
De nombreux sinistrés étaient de passage, venus en touristes ou dans leur famille, et sont rentrés chez eux. Mais la protection civile a recensé près de 2 500 personnes désormais privées de toit, qui passeront vendredi soir une nouvelle nuit dans l’une des grandes tentes aménagées.