Selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les ventes de logements neufs à des investisseurs ont augmenté de 20,6 % et celles en accession à la propriété de 23,8 %. | PHILIPPE HUGUEN / AFP

L’embellie se confirme sur le marché immobilier. Au premier semestre, les ventes de logements neufs ont bondi de 22,7 %, à 71 064 unités, selon un communiqué de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) publié le 1er septembre. Les promoteurs notent la bonne tenue des ventes à des investisseurs (+ 20,6 %) et celles en accession à la propriété (+ 23,8 %). « On avance enfin sur deux jambes, commente Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI. Tous les segments du marché du neuf ont retrouvé une dynamique positive. »

Autre signe d’amélioration, le délai d’écoulement moyen d’un logement neuf est passé de 13,9 mois début 2015 à 11 mois. De légères tensions apparaissent sur les prix : au premier semestre, ils ont progressé de 1,1 % en province et de 0,5 % en Ile-de-France.

Les chiffres de la FPI confirment ceux publiés la veille par le ministère du logement, qui a annoncé une hausse de 18,7 % des réservations de logements neufs et un bond de 24,2 % des mises en vente au deuxième trimestre.

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Le principal moteur de cette reprise est le niveau actuel des taux d’intérêt, qui ont enfoncé cet été de nouveaux planchers dans la foulée du Brexit. « Les taux des crédits immobiliers ont encore diminué en juillet et en août, confirme Maël Bernier, directrice de la communication chez Meilleurtaux.com. Sur un an, la baisse atteint environ 100 points de base. Pour un profil moyen, le taux moyen ressort à 1,68 % sur 20 ans et à 1,40 % sur 15 ans. »

En moyenne, la baisse des taux depuis 2011 a redonné 23,5 % de pouvoir d’achat supplémentaire aux acquéreurs. « Ces conditions de financement exceptionnelles créent un effet d’aubaine considérable auprès des acheteurs, qui n’ont pas envie de laisser passer la possibilité de devenir propriétaire en s’endettant à bon compte », dit Mme François-Cuxac.

Elargissement du prêt à taux zéro

Cette baisse des taux d’intérêt est fondamentale car elle a permis à de nombreux jeunes ménages candidats à l’accession à la propriété de concrétiser leur projet. Un phénomène renforcé par l’élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) et du prêt d’accession sociale (PAS), des mesures dévoilées en septembre 2015 et qui ciblent les primo-accédants modestes.

Par ailleurs, le succès du dispositif Pinel se confirme. « Ce dispositif de défiscalisation destiné à ceux qui réalisent un investissement locatif marche bien, corrobore Benoît Perrusset, responsable du développement chez Eternam. Il représente entre 35 % et 40 % de nos ventes dans l’immobilier. »

Avec « le Pinel », l’investisseur doit louer le logement acheté pendant six, neuf ou douze ans afin de bénéficier d’une réduction d’impôt de respectivement 12 %, 18 % ou 21 % du prix du logement (plafonné à 300 000 euros). La principale contrainte est de respecter des plafonds de loyer d’environ 20 % inférieurs aux prix de marché. Devant le succès rencontré par ce dispositif, le gouvernement a décidé de le prolonger jusqu’au 31 décembre 2017, tout comme le PTZ.

Permis de construire et mises en chantier en hausse

Autre bonne nouvelle, l’embellie des ventes de logements neufs commence à se propager au secteur de la construction. D’après des statistiques publiées le 26 août par le ministère du logement, le nombre de permis de construire a augmenté de 4,1 % en rythme annuel sur la période mai-juillet. De même, les mises en chantier ont progressé de 4,7 %. Des chiffres qui n’ont rien de spectaculaire, mais qui montrent qu’une mécanique positive est enclenchée.

« La baisse des stocks est maintenant terminée. On assiste à un lent redécollage dans la construction depuis un an », constate Emmanuel Ducasse, directeur des études au Crédit foncier. Cet expert estime que les ventes de logements neufs devraient atteindre 384 000 unités en 2016, en hausse de 9,4 % par rapport à 2015. Un niveau qui reste encore loin du record de 430 000 unités enregistré en 2011.

L’embellie du marché immobilier va-t-elle se prolonger ? « Tous les clignotants sont au vert, répond Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision chez Xerfi. La reprise est là, et elle devrait se prolonger au moins jusqu’en 2017 car les conditions de financement vont rester très favorables. » Pour ce spécialiste, il existe cependant un risque : « Si la croissance économique fléchit et que le chômage ne se résorbe pas, dit-il, l’attentisme pourrait gagner le marché immobilier. » D’autant que la proximité de l’élection présidentielle constitue un facteur d’incertitude supplémentaire.