L’actrice marocaine Loubna Abidar veut lancer une webtélé pour dialoguer avec ses compatriotes
L’actrice marocaine Loubna Abidar veut lancer une webtélé pour dialoguer avec ses compatriotes
Le Monde.fr avec AFP
La comédienne, qui a dû s’exiler en France après son rôle de prostituée dans le film « Much Loved », souhaite ouvrir le débat sur les tabous de la société marocaine.
L’actrice marocaine Loubna Abidar, le 19 février 2016, à Paris. | AFP
L’actrice marocaine Loubna Abidar, réfugiée en France après avoir joué une prostituée dans le film « Much Loved », va lancer sa chaîne YouTube pour discuter des sujets qui « fâchent » avec ses compatriotes, annonce-t-elle, mardi 30 août, dans une vidéo.
« Bonjour à ceux qui m’aiment, bonjour à ceux qui me soutiennent. Bonjour également à ceux qui ne m’aiment pas, à ceux qui m’insultent et qui, malgré ça, m’écoutent », dit l’actrice dans la vidéo de présentation de sa future chaîne Web disponible sur YouTube.
« On va se rencontrer une fois par semaine. On va discuter des sujets qui nous intéressent vous et moi, des sujets qui vous agacent, et aussi de sujets qui fâchent. Et nous allons découvrir ensemble d’autres choses encore. Bienvenue à tous », explique en arabe Loubna Abidar, vêtue d’un élégant haut beige et assise devant un fond d’écran montrant une photo de plage.
Régulièrement prise à partie
Considérée comme l’une des actrices les plus connues du Maroc, Loubna Abidar est devenue une paria dans son pays après avoir incarné une prostituée dans le film Much Loved du réalisateur franco-marocain Nabil Ayouch.
On y voit la comédienne nue jouer des scènes de sexe. Ce rôle lui a valu plusieurs prix dont le Valois de la meilleure actrice au Festival du film francophone d’Angoulême (France) et le Bayard d’or au Festival de Namur (Belgique). Elle a été en lice cette année pour le César (équivalent français des Oscars) de la meilleure actrice.
Mais le long-métrage, présenté au Festival de Cannes en 2015, a été interdit au Maroc où il est considéré comme « un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image du royaume ».
La jeune femme a été régulièrement prise à partie dans son pays suite à ce film, puis agressée en novembre 2015 dans une rue de Casablanca. Elle vit désormais en France, où elle a publié en mai une autobiographie intitulée La Dangereuse, avec Marion Renterghem (éd. Stock).
« De “dangereuse” Loubna Abidar devient “youtubeuse” : ça promet ! », commentait jeudi le site d’informations en ligne marocain Le360 qui a relayé l’annonce de l’actrice comme plusieurs autres sites marocains.