Les démocrates semblent en mesure de gagner les sièges de sénateurs de l’Illinois, l’Indiana, le New Hampshire, la Pennsylvanie et le Wisconsin. | Drew Angerer / AFP

Le cycle électoral américain de 2016 continue d’être hors norme. En raison des foucades de Donald Trump, nombre d’élus républicains du Sénat craignent d’être entraînés par la défaite annoncée du candidat du GOP (Grand Old Party). Depuis la fin de la convention républicaine, en juillet, celui-ci est entré dans une spirale descendante dans les sondages dans les Etats clés.

Opportunité de victoire pour les démocrates

Cette année, 34 sièges sénatoriaux sont à renouveler, à l’occasion de l’élection du 8 novembre. Vingt-quatre sont actuellement occupés par des républicains. Les démocrates se prennent à rêver d’une reconquête du Sénat où les républicains disposent jusqu’à présent d’une faible majorité : ces derniers ont 54 élus face aux 44 démocrates et 2 indépendants (affiliés aux démocrates).

Il faut un gain de 4 ou 5 sièges aux démocrates, en fonction du vainqueur de l’élection présidentielle, pour reprendre la majorité. Ils semblent en mesure de gagner l’Illinois, l’Indiana, le New Hampshire, la Pennsylvanie et le Wisconsin, relève la « boule de cristal de Larry Sabato » du Center of Politics de l’université de Virginie.

Soutien aux élus républicains plutôt qu’au candidat du parti

Une analyse faite par Bloomberg Politics des études de Kantar Media/CMAG sur le marché des publicités télévisées aux Etats-Unis montre qu’au 29 août, 129,3 millions de dollars ont été dépensés pour 18 élections sénatoriales. Un chiffre à mettre en regard des 128,4 millions dépensés pour l’ensemble de la campagne présidentielle.

Cette explosion des dépenses est due à l’entrée en scène des comités d’action politique qui ont décidé d’investir dans quelques élections sénatoriales jugées essentielles, plutôt que de soutenir Donald Trump, rapporte le Washington Post. Les dépenses devraient encore exploser, avec le début des campagnes sénatoriales dans des Etats comme l’Arizona et la Floride.

Traditionnellement, les dépenses de la campagne présidentielle dépassent celles des élections sénatoriales : pour les huit premiers mois de 2012, 350 millions de dollars avaient été dépensés pour les publicités télévisées de l’élection présidentielle, indique CMAG, contre 70 millions de dollars dépensés pour 22 élections sénatoriales. En 2008, les dépenses de publicités télévisées présidentielles représentaient 127 millions de dollars, comparées aux 20 millions de dollars dépensés pour 15 élections sénatoriales.

La particularité de l’année 2016 s’explique par le retard de Donald Trump à investir dans les publicités de campagne : son premier film publicitaire a été diffusé le 19 août, deux mois après le premier d’Hillary Clinton.

Depuis le début de sa campagne, le candidat républicain mise plus sur les meetings retransmis sur les chaînes d’information en continu (publicité gratuite pour lui), où il peut donner libre cours à ses propos, que sur les outils traditionnels de communication.