Après l’attaque à la bombe dans le quartier de Bab Tadmor, à Homs, en Syrie, le 5 septembre 2016. | SANA / REUTERS

Une série d’attaques à la bombe a causé la mort lundi de 40 personnes dans au moins trois villes de Syrie tandis que 45 autres ont été blessées, selon l’agence de presse officielle SANA.

Les explosions ont eu lieu dans deux villes acquises au régime : Tartous, sur le littoral occidental, et Homs, dans le centre, ainsi qu’à Hassaké, une agglomération du nord-est contrôlée en très grande partie par les forces kurdes.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les attentats ont visé des points de contrôle de l’armée du régime ou de la police kurde. « Ces attaques ont été clairement menées simultanément en visant des positions des forces de sécurité », a souligné Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH.

Elles ont lieu au lendemain de la perte par le groupe Etat islamique (EI) de ses dernières positions le long de la frontière turque, et d’un succès de l’armée syrienne et de ses alliés qui ont de nouveau réussi à assiéger les quartiers rebelles d’Alep.

Mode opératoire utilisé par Al-Qaida et l’EI

Sur le pont Arzouna, à l’entrée de Tartous, un attentat-suicide à la voiture piégée a été suivi par l’explosion par un kamikaze qui a fait détoner sa ceinture d’explosif au milieu de la foule, faisant 30 morts et 45 blessés, selon SANA. Ce mode opératoire est utilisé par les djihadistes d’Al-Qaida et de l’EI.

A Homs, à l’entrée de Zahra, un quartier majoritairement alaouite – la communauté chiite à laquelle appartient le chef de l’Etat Bachar Al-Assad –, une voiture piégée a causé la mort de deux personnes alors que sept autres ont été blessées, selon SANA.

Par ailleurs, d’après la même source, huit personnes ont été tuées à Hassaké, dans le nord-est, tenu quasi entièrement par les milices kurdes. Selon l’OSDH, l’explosion a visé un point de contrôle d’Assayech, les forces de sécurité kurdes.

Enfin, l’agence SANA fait savoir qu’une explosion s’est produite sur une route à l’ouest de la capitale, Damas, faisant un mort et trois blessés. Selon l’OSDH, cette attaque a fait trois morts.

Echec des discussions sur le plan diplomatique au G20

Les présidents américain, Barack Obama, et russe, Vladimir Poutine, se sont rencontrés lundi en marge du sommet du G20 en Chine, mais les deux puissances ne sont pas parvenues à trouver un accord sur la Syrie, comme l’a rapporté une source diplomatique.

Dimanche, Washington avait accusé Moscou d’avoir « fait marche arrière » sur certains points dans les négociations, rendant impossible dans l’immédiat un accord de coopération entre les deux grandes puissances.

Moscou et Washington, qui effectuent séparément des frappes contre les djihadistes en Syrie, sont notamment en désaccord sur le sort du président syrien Bachar Al-Assad, tandis que le régime de Damas continue de cibler l’opposition avec le soutien de la Russie, autre pomme de discorde avec les Etats-Unis.

La guerre en Syrie, qui a fait plus de 290 000 morts, a poussé à l’exil plusieurs millions de personnes depuis mars 2011, provoquant un désastre humanitaire qui a atteint les portes de l’Europe.