• Bibracte, site gallo-romain et musée dernier cri, en Bourgogne

Au sommet du mont Beuvray, dans le sud du Morvan, un site d’exception réunit un centre archéologique européen de recherche, un chantier de fouilles gallo-romaines et un musée dernier cri. Lequel est appareillé d’outils numériques mettant en scène – avec cartes, maquettes, spectacle audiovisuel, etc. – la vie locale à Bibracte, capitale du peuple des Eduens, fondée vers l’an 100 avant notre ère, alors que ces Gaulois s’appropriaient les modes de vie romains. Pour les Journées du patrimoine, l’accès à l’ensemble du complexe, avec visites guidées et animations, est gratuit.

Bibracte, mont Beuvray, Saint-Léger-sous-Beuvray, Glux-en-Glenne, Saône-et-Loire. bibracte.fr

  • Les fiers vaisseaux de la Marine, à Paris

L’une des salles du Musée de la marine au Trocadéro à Paris. | MUSÉE DE LA MARINE, PARIS

Revoir encore ce merveilleux Musée du Trocadéro, avant sa fermeture pour cinq ans à partir du printemps 2017 pour grands travaux. Avec ses vitrines d’autrefois, ses cimaises couvertes de marines, peintures racontant les grandes batailles navales qui ont fait l’Histoire de France, avec ses centaines de maquettes de caravelles et goélettes armées de batteries de canons, jusqu’aux porte-avions les plus récents, c’est une page de la muséographie qui va se tourner. La collection de figures de proue qui fanfaronnaient à l’avant des vaisseaux de l’Ancien Régime disent tout du décorum d’antan. Le plus bel exemple est le canot d’apparat, grandeur nature, lequel servait d’annexe à Napoléon III, pour se rendre à terre alors que son vaisseau amiral mouillait au large, lorsqu’il était en visite officielle à l’étranger. Visite parisienne qui se prolonge dans le Musée de la marine de Brest et au château de Versailles qui fête les 240 ans de l’indépendance américaine avec le soutien de la flotte française conduite par le marquis de Lafayette.

Musée de la Marine, place du Trocadéro, Paris 16e. musee-marine.fr

  • Une Galerie des glaces à la Banque de France, à Paris

La Galerie dorée de la Banque de France. | BANQUE DE FRANCE/PASCAL ASSAILLY

Restaurée en 2014 et 2015, c’est la pièce maîtresse de l’hôtel de la Vrillière, construit au XVIIe siècle par l’architecte François Mansart et devenu, au XVIIIe siècle, l’hôtel de Toulouse. Chef-d’œuvre du style Régence, longue de 40 mètres, la Galerie dorée est ornée d’un remarquable décor de lambris exécuté par le sculpteur du roi, François Antoine Vassé. Elle comporte un plafond à fresque peint par François Perrier, dans l’esprit de la Galerie d’Apollon du Louvre. Dix grandes toiles ornent les murs, peintes par les plus grands maîtres italiens du XVIIe siècle, tels que Le Guerchin, Guido Reni, Pierre de Cortone, Carlo Maratta…

Banque de France, 31, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris 1er. banque-france.fr

  • Palais de Béhague, fantaisie byzantine à Paris

L’escalier de l’hôtel de Béhague à Paris. | HÔTEL DE BÉHAGUE/LARIA STOIAN

L’une des plus précieuses demeures, entre cour et jardin, de l’ancien faubourg Saint-Germain de Paris, loge l’ambassade de Roumanie. Edifiée dans le style Louis XV par Gabriel Destailleur, c’est Martine de Béhague, muse de Proust et protectrice de Paul Valéry, qui la métamorphose en une sorte de palais byzantin. Escalier monumental en marbre coloré, célèbre Naissance de Vénus par François Boucher, salle de théâtre mariant mosaïques et piliers de porphyre.

Ambassade de Roumanie, 123, rue Saint-Dominique, Paris 7e. paris.mae.ro

  • Villa Vassilieff, l’avant-garde artistique de Montparnasse, à Paris

Gros plan sur la villa Vassilieff à Paris. | VILLA VASSILIEFF

Construite avec des matériaux rescapés de l’Exposition universelle de 1900, la villa Vassilieff était le QG des artistes , français, polonais, russes, italiens, espagnols… qui investissaient les lieux. Parmi eux, Marie Vassilieff dont l’atelier installé en 1908 devient bientôt le lieu de réunion de l’avant-garde avec Picasso, Modigliani, Soutine, Chagall. Aujourd’hui occupée par Bétonsalon – un centre d’art et de recherche –, la villa renoue avec l’esprit d’origine dans un espace de vie et de création, avec résidence pour artistes, commissaires et chercheurs qui développent un projet en lien avec l’histoire du quartier.

Villa Vassilieff, 21, rue du Maine, Paris 15e. villavassilieff.net

  • Chez Colette dans l’Yonne

La maison de Colette restaurée. | MAISON DE COLETTE/DR

La maison natale de Colette (1873-1954), au label « Maison des illustres », située au cœur du village de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne), se visite avec un guide, par groupe de quinze personnes. Elle a été restaurée grâce à un fonds de dotation, créé en mai 2010, qui racheta la propriété et en finança les travaux. Le visiteur y retrouve l’ambiance de la demeure bourgeoise que l’écrivaine, fille de capitaine, connut dans son enfance et qu’elle décrit dans Claudine à l’école, La Maison de Claudine ou Sido, notamment. Architecture des pièces, planchers, boiseries, cheminées ont retrouvé leur éclat. Et le jardin a gardé sa glycine centenaire, ses essences rares et ses plantes d’autrefois.

Maison de Colette, Saint-Sauveur-en-Puisaye, Yonne. Visites guidées uniquement, réservation conseillée. maisondecolette.fr

  • Les Lumières de Champs-sur-Marne

Le château de Champs-sur-Marne. | CMN/LAURE MAÎTRE

Bel exemple de l’architecture classique en Ile-de-France qui renaît après une restauration de 6,2 millions d’euros. C’est la villégiature dans la Marne du financier Paul Poisson de Bourvallais à la fin du règne de Louis XIV. Il est construit entre 1703 et 1707. Il a logé d’illustres locataires comme la princesse de Conti, le duc de La Vallière dont le fils, Louis-César de La Baume Le Blanc, y reçoit, de 1739 à 1763, les Encyclopédistes, dont Voltaire. La marquise de Pompadour le loue, de 1757 à 1759, et y fait plusieurs embellissements intérieurs. Chateaubriand y est reçu en 1820. Les Cahen d’Anvers, riches banquiers, en sont les derniers propriétaires privés, de 1895 à 1935. Ils entreprennent d’importants travaux de restauration, dirigés par l’architecte Walter Destailleur. Le comte Cahen d’Anvers organise de nombreuses réceptions et y accueille, entre 1895 et 1922, Marcel Proust et le roi d’Espagne, Alphonse XIII.

Château de Champs-sur-Marne, 31, rue de Paris, 77420 Champs-sur-Marne. www.chateau-champs-sur-marne.fr

  • On tourne dans les Yvelines à Carrières

Détail d’une sculpture dans les carrières de pierre. | MAIRIE DE CARRIÈRES-SUR-SEINE/DR

Classées en zone de protection du patrimoine architectural, ces carrières sont l’un des plus vieux gisement de la région. Au XIIe siècle, on en extrait les pierres qui servent à édifier la basilique Saint-Denis, dont la deuxième tour va être reconstruite avec les pierres qui gisent à son chevet après qu’elle fût démontée pour ne pas s’écrouler. Lesdites carrières ont été transformées en champignonnière à la fin du XIXe siècle, active jusqu’aux années 1990. Surnommé « Carrara City », le site est aujourd’hui un lieu de tournage pour le cinéma et de production.

86, rue Paul-Doumer, 78420 Carrières-sur-Seine. www.carrieres-sur-seine.fr

  • Neuf siècles d’histoire à La Roche-Guyon, dans le Val-d’Oise

La tour datant du Moyen Age et le château du XVIIIe à ses pieds, à La Roche-Guyon. | CX DE LA ROCHE GUYON/AMAN BERTEIGNE

Le château fort du XIIe siècle, en ruines, domine – à quelque 70 mètres – la demeure des La Rochefoucauld. Un paysage composé d’une cascade artificielle de 22 mètres de haut, de grottes incrustées de coquillages, des ruines d’un portail néo-classique et des pavillons de plaisance. Un témoignage unique du cercle intellectuel et progressiste qui entourait la duchesse d’Enville et sa famille à la veille de la Révolution, parmi lesquels, l’homme d’Etat Turgot, le philosophe Nicolas de Condorcet, les diplomates américains Benjamin Franklin et Thomas Jefferson, le peintre Hubert Robert. La volonté de l’Etablissement public de coopération culturelle, créé en 2003, qui demeure propriété des La Rochefoucauld, est de préserver l’esprit sauvage du lieu. La visite commentée emprunte un parcours en lacets et des allées de buis teintées de mystères et la découverte d’espaces privés, dont le pavillon d’Enville, avec son théâtre XVIIIe et un salon recelant un remarquable papier peint chinois.

Château de La Roche-Guyon, 1, rue de l’Audience, 95780 La Roche-Guyon, Val-d’Oise. www.chateaudelarocheguyon.fr

  • La Maison des Princes de Pont-Scorff, dans le Morbihan

La Maison des Princes de Pont-Scorff, dans le Morbihan. | MAIRIE DE PONT-SCORFF

A 19 km au nord-ouest de Lorient, dans le Morbihan, cette ancienne demeure des princes de Bretagne, datant du XVIe siècle, a abrité l’ancien auditoire de la juridiction et une prison. Remarquable pour son architecture typique en granit doré de la Renaissance bretonne, elle est classée monument historique depuis les années 1930. Achetée par la commune en 1921, elle accueille, depuis 1924, le siège de la mairie de Pont-Scorff, qui compte aujourd’hui 3 200 habitants. Les combles sont aménagés pour des expositions temporaires. Elle a été restaurée en 1993. Un exemple, parmi d’autres, de ces belles demeures bretonnes qui se comptent par centaines dans le Morbihan.

Place de la Maison-des-Princes, 56620 Pont-Scorff, Morbihan. www.pont-scorff.fr

Lire notre sélection : Huit lieux pour habiter le patrimoine

Sur le Web : le site des Journées européennes du patrimoine, journeesdupatrimoine.fr et aussi une carte interactive de tous les monuments à visiter