Donald Trump a accusé Hillary Clinton d’être responsable de l’émergence des groupes djihadistes, par son action en tant que secrétaire d’Etat. | MANDEL NGAN / AFP

La série d’explosions à New York et dans le New Jersey et l’attaque au couteau dans le Minnesota ont donné lieu, ces derniers jours, à des échanges tendus entre Hillary Clinton et Donald Trump. Le candidat républicain à la présidentielle a accusé sa rivale démocrate d’être responsable de l’émergence des groupes djihadistes, par son action en tant que secrétaire d’Etat. Celle-ci a répliqué en accusant M. Trump de favoriser le recrutement de l’Etat islamique par sa rhétorique incendiaire.

Après chaque nouvel attentat, Donald Trump essaie de capitaliser sur la peur des électeurs. Une stratégie qui ne se révèle pas forcément payante dans les sondages.

La rhétorique de Trump et les sondages

Une série d’enquêtes d’opinion indique que la majorité des électeurs n’adhère pas nécessairement aux discours du candidat républicain et ne lui font pas une confiance aveugle pour gérer les questions de sécurité.

  • En juin, un sondage de l’université de Quinnipiac soulignait cette tendance : quelle que soit leur appartenance, les électeurs américains estiment que Donald Trump (52 % contre 39 % pour Hillary Clinton) est « plus efficace » pour lutter contre l’Etat islamique (question 19) mais pour la gestion des « armes de destruction massive » (question 22), ils ont plus confiance en Hillary Clinton (54 %) qu’en son concurrent républicain (35 %).
  • Le 3 août, un sondage Fox News – réalisé après la convention du Parti démocrate qui a donné une impulsion à la candidate – demandait aux électeurs à quel candidat ils faisaient le plus confiance sur les « questions de politique internationale » [question 22]. Hillary Clinton remportait l’adhésion (55 %) face à Donald Trump (39 %). A la question « A qui faites-vous confiance pour l’utilisation des armes nucléaires » [question 32], l’écart se creusait largement en faveur de Hillary Clinton (56 %) par rapport au candidat républicain (34 %).
  • Le 9 août, à la question « Qui de Clinton ou Trump sera le plus actif pour rendre le pays plus sûr ? » (question 25), un sondage Washington Post-ABC indiquait que 51 % des électeurs faisaient confiance à Hillary Clinton et seulement 42 % à Donald Trump.
  • Le 25 août, à la question « Qui défendrait le mieux les Etats-Unis contre le terrorisme ? » (questions 21 et 22), un sondage de l’université de Quinnipiac plaçait les deux candidats au coude à coude, Donald Trump (47 %) ayant un léger avantage sur Hillary Clinton (46 %).
  • Le 31 août, un sondage Fox News indiquait que Hillary Clinton avait transformé son retard de 12 points sur Donald Trump sur les « questions de terrorisme et de sécurité nationale » (question 19) en avance de 3 points (49 % pour la candidate démocrate, 46 % pour le candidat républicain).
  • Un sondage Washington Post-ABC publié à l’occasion des commémorations du 11-Septembre demandait : « A quel candidat faites-vous le plus confiance pour lutter contre le terrorisme ? » (question 26). Les électeurs répondaient à 50 % qu’ils faisaient confiance à Hillary Clinton et 41 % à Donald Trump.

A la question « A qui faites-vous confiance pour l’utilisation des armes nucléaires ? », une majorité d’électeurs se prononcent en faveur de Hillary Clinton. | BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Les électeurs et la crainte d’un attentat

Un autre sondage de l’université de Quinnipiac, publié le 16 septembre, montre que 36 % des Américains tiennent pour « très probable » (et 43 % pour « assez probable ») une attaque terroriste à court terme faisant un nombre important de victimes sur le sol américain (question 73).

Chez les partisans de Donald Trump, 57 % pensent que cette attaque est « très probable » et 39 % « assez probable ». Chez les partisans de Hillary Clinton, 19 % pensent que cette attaque est « très probable », et 45 % « assez probable ». Ce sondage montre aussi (question 83) que les partisans du candidat républicain sont très inquiets (23 %) ou assez inquiets (45 %) pour eux ou leur famille.

De son côté, le Washington Post a analysé l’impact des attentats sur les sondages concernant Donald Trump. Le quotidien constate qu’il a profité des attentats de Paris, San Bernardino, Bruxelles et Orlando, mais surtout aux dépens de ses concurrents du camp républicain, pendant les primaires. Mais, ajoute le quotidien, les électeurs sont plus préoccupés par ces problématiques aujourd’hui, à sept semaines de l’élection, qu’ils ne l’ont été au cours de l’année passée.