Paranoïaques, loufoques, innovantes… quatre séries haute qualité
Paranoïaques, loufoques, innovantes… quatre séries haute qualité
Deux interprètes de notre sélection de la semaine ont été, à juste titre, consacrés lors de la cérémonie des Emmy Awards, dimanche à Los Angeles.
Rami Malek, Emmy Award du meilleur acteur dramatique
MR ROBOT - Bande Annonce Officielle VOSTFR [HD]
Durée : 01:00
Interprète principal de la série « Mr. Robot », Rami Malek y interprète un jeune hackeur, Elliot Alderson, aussi génial que mentalement torturé. Il vient d’être couronné d’un Emmy Award du meilleur acteur dramatique, lors de la cérémonie qui s’est tenue à Los Angeles dimanche 18 septembre.
Voilà un jeune homme qui fait parfois preuve de lucidité, en dépit de sa dépendance à la morphine : « Je suis à court de produits de substitution. Ce que j’ai, par contre, ce sont des troubles dépressifs chroniques, une phobie sociale, un boulot de jour, un boulot de nuit, des relations compliquées avec les gens qui comptent sur moi, et le projet de démanteler la plus grosse société au monde », nous explique-t-il.
Lunaire et solitaire, Eliot vomit le monde tel qu’il va, l’hypocrisie sociale et l’esclavage économique. Ce qui va l’amener à relever sa capuche de justicier des temps modernes, à chevaucher claviers et circuits électroniques et à jouer Robin des bois face au grand capital. En vérolant le système d’exploitation de la société mondiale E-Corp, il va rendre ses données à jamais inaccessibles, et du même coup annuler toute dette ou presque, puisque E-Corp détenait 70 % de l’industrie du crédit à la consommation… Soit la plus grande attaque informatique de l’histoire, une vraie redistribution des richesses. Tel est le point de départ de « Mr. Robot », la très innovante série que propose France 2. Martine Delahaye
« Mr. Robot », saison 1, série créée par Sam Esmail. Avec Rami Malek, Christian Slater, Angela Moss, Carly Chaikin (Etats-Unis, 2015, 10 × 45 min). Chaque lundi depuis le 19 septembre sur France 2 à 22 h 45 (deux épisodes par soirée en version multilingue). Disponible en replay sur Pluzz.
Tatiana Maslany, meilleure actrice de série dramatique pour « Orphan Black »
Orphan Black Season 1 Trailer
Durée : 01:01
C’est peu dire que Tatiana Maslany méritait amplement l’Emmy Award de la meilleure actrice dans une série dramatique, qui lui a été remis dans la nuit de dimanche à lundi à Los Angeles. Sur un thème rarement abordé et magistralement traité ici, celui du clonage et de l’usurpation d’identité, « Orphan Black » amène en effet l’actrice à composer cinq rôles différents sans même que l’on s’en aperçoive avant longtemps. Du reste, même au bout de quatre saisons, Tatiana Maslany interprète chacun de ses clones avec une maestria telle que l’on en oublie que se cache derrière le travail d’une même actrice.
Orpheline, marginale et désargentée, Sarah réapparaît à Toronto après une longue disparition. Sur un quai de métro, elle croise un sosie, une femme qui se suicide sous ses yeux en se jetant sur les rails. Sarah décide alors d’usurper l’identité de cette femme, qui a laissé son sac à main sur le quai, afin de changer de vie. Une décision qui va la mener sur le chemin de ses origines, puisqu’elle va découvrir que toutes deux étaient le fruit d’un clonage… Une remarquable série à (re) découvrir sur Netflix, qui en propose les quatre premières saisons.
« Orphan Black », série créée par Graeme Manson et John Fawcett. Avec Tatiana Maslany, Jordan Gavaris, Kevin Hanchard (Etats-Unis et Canada, 2013, 10 x 45 minutes). Quatre saisons sur Netflix.
« High Maintenance » : une galerie de portraits addictive
High Maintenance: Tease (HBO)
Durée : 00:36
Comme « Eastsiders », de Kit Williamson (2012-2014), « High Maintenance » (2012-2015), des époux Ben Sinclair and Katja Blichfeld, a commencé sa carrière sur l’écran d’Internet. La plate-forme Vimeo en a d’abord diffusé les cinq premières saisons, même s’il est difficile de parler de « saisons » pour cet ensemble de 6 × 3 (ou 4 dans le cas de la saison 2) épisodes de 8 à 20 minutes diffusés entre novembre 2012 et février 2015. L’originalité du ton, du scénario et la fantaisie d’une rare liberté des auteurs a convaincu HBO d’en commander cette fois une série de six épisodes de quelque trente minutes, proposée, en France, par OCS, 24 heures après les Etats-Unis.
Chaque épisode conte une histoire différente, jouée par des acteurs non récurrents, à l’exception d’un dealer de marijuana à bicyclette, « aux allures de jeune John Malkovich » (ainsi que le décrit un personnage), « The Guy » (« Le mec »), interprété formidablement par Ben Sinclair lui-même. Les sujets sont assez olé-olé, la drogue (et pas seulement la « Marie-Jeanne ») montrée, sans le moindre parti pris – pro ou contra – et la liberté de mise en scène assez incroyable. Ainsi, l’un des épisodes se concentre sur l’existence d’un chien – son maître n’étant que rarement filmé au-dessus des épaules, et la drogue constituant un simple et allusif prétexte à inclure ce petit bijou dans le cadre de « High Maintenance ». Renaud Machart
« High Maintenance », de Ben Sinclair and Katja Blichfeld. Avec Ben Sinclair (Etats-Unis, 2016, 6 x 30 min.) Chaque samedi sur OCS City à 22 h 30 et à la demande sur OCS Go.
« Raising Hope » : une famille formidablement foldingue
FOX's Raising Hope Trailer
Durée : 03:16
Une sitcom sans rires enregistrés, moins bébête que « Friends » et sans prise de tête, au moment de préparer le déjeuner (ou de prendre le petit-déjeuner au lit, pour les amateurs de grasses matinées), est au programme de M6, chaque jour ouvrable de la semaine (mais, hélas non disponible à la demande). Histoire d’un garçon entre deux âges (ado et adulte), habitant chez ses parents, où il élève sa fille de quelques mois issue d’une liaison avec une tueuse en série, « Raising Hope » a une foldinguerie assez réjouissante incarnée surtout par des actrices attachantes, Cloris Leachman, en grand-mère dingo, l’hilarante Martha Plimpton, et même Melanie Griffith, qui joue dans la troisième saison, actuellement diffusée sur M6. R. Ma
« Raising Hope », de Gregory Thomas Garcia (Etats-Unis, 2010-2014, 88 x 22 min.). Avec Lucas Neff, Cloris Leachman, Martha Plimpton, Melanie Griffith. M6.