Concours de professeur des écoles : où est-il le plus sélectif ?
Concours de professeur des écoles : où est-il le plus sélectif ?
Le taux de réussite au concours a varié de 9,8 % à 72,9 % en 2016.
Une école maternelle dans le 19e arrondissement de Paris, en 2007. | MYR MURATET
Selon le lieu où on le passe, le concours de professeur des écoles (CRPE) peut s’avérer plus sélectif que celui d’entrée en deuxième année de médecine ! Si en 2016 seulement 18 % des étudiants en première année commune aux études de santé (Paces) ont réussi ce concours de médecine, en Corse, la part d’admis au concours externe qui permet d’enseigner en école maternelle ou élémentaire n’a pas atteint 10 %. Une donnée à prendre en compte alors que se déroulent, jusqu’au 13 octobre, les inscriptions au CRPE 2017, ouvert aux étudiants de master 1 et plus.
Chaque année, des concours sont organisés par les différentes académies, pour un nombre de postes déterminé en fonction de leurs besoins. Ce nombre varie d’un territoire à un autre, et d’une année sur l’autre, de même que la sélectivité, calculée en divisant le nombre de candidats admis par le nombre de candidats présents aux épreuves.
Alors que les académies de la banlieue parisienne (Versailles et Créteil) peinent généralement à recruter le nombre de professeurs nécessaire, les académies îliennes opèrent une sélection drastique : lors des concours 2016, le taux de réussite a plafonné à 9,8 % en Corse ; 14,5 % en Guadeloupe ; 17,3 % à La Réunion et 18,8 % en Martinique. Mener une carrière d’enseignant sous le soleil de ces îles suscite des vocations.
Concours des professeurs des écoles 2016 | Infographie Le Monde
En ce qui concerne l’Hexagone, le pays se divise en deux parties, selon une ligne droite qui relierait Caen à Toulouse. A l’ouest de cette ligne, les académies les plus sélectives, avec un nombre de candidats important : à l’est (à l’exception de l’académie de Clermont-Ferrand, où peu de postes ont été ouverts aux concours 2016), celles où le taux de réussite est plus élevé.
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En tête des académies les moins sélectives, c’est celle de Versailles qui a cette année ravi la première place à celle de Créteil. Alors qu’elle devait recruter 1 615 professeurs pour assurer sa rentrée, seuls 1 650 candidats se sont présentés aux épreuves ; 1 406 ont été admis, soit 72,9 %. C’est avec 1,1 million d’élèves répartis dans quatre départements (Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine et Val-d’Oise) l’académie la plus importante de France, qui représente à elle seule 9 % des effectifs scolarisés.
Comme Versailles, l’académie de Créteil n’est pas parvenue à faire le plein de nouveaux professeurs des écoles à l’issue de son premier concours. Pour 1 635 places proposées, seulement 1 978 candidats se sont effectivement déplacés, et 1 211 ont été admis (61,2 %). Comme lors de l’année 2015, un second concours y a été organisé, avec la particularité d’être ouvert aux candidats d’autres académies, afin de recruter 500 enseignants supplémentaires.
Les écoles de la banlieue parisienne doivent faire face à une double difficulté : la première est la démographie dynamique de ces territoires, qui nécessite de créer chaque année de nouvelles classes. Ensuite, des territoires comme la Seine-Saint-Denis ont peu d’argument à faire valoir auprès des jeunes enseignants. Le logement y est cher, les transports encore peu pratiques. Professeurs dans des zones de relégation, ils doivent faire face à des situations qui dépassent leur rôle d’enseignant, tour à tour assistant social, infirmier, médiateur ou psychologue… Pour un salaire qui débute à 1 300 euros net par mois.