L’Afrique du Sud voit naître son premier réseau de business angels
L’Afrique du Sud voit naître son premier réseau de business angels
Par Samir Abdelkrim (chroniqueur Le Monde Afrique, à Johannesburg)
Cette association a pour but de fédérer et professionnaliser ceux qui ont de l’épargne pour les encourager à investir dans des start-up et des PME.
Lancement du South African Business Angel Network (SABAN) à Johannesburg, la veille de DEMO Africa, le 24 août 2016. | ABAN & SABAN
Une bonne nouvelle pour l’écosystème entrepreneurial de l’Afrique du Sud. Le South African Business Angel Network (SABAN), le premier réseau rassemblant exclusivement des business angels sud-africains, voyait le jour dans le quartier des affaires de Johannesburg, à Sandton, le 24 août, la veille du lancement de la conférence DEMO Africa – le grand rendez-vous annuel des start-up africaines.
Une association à but non lucratif destinée avant tout à former, fédérer et professionnaliser « ceux qui en Afrique du Sud ont de l’épargne et souhaitent diversifier leur portefeuille en basculant progressivement des secteurs rentiers comme l’immobilier vers la prise de risques et l’entrepreneuriat », expliquent Tomi Davies, le président du réseau panafricain African Business Angel Network (ABAN) - déjà actif dans une vingtaine de pays africains - et son directeur adjoint, David van Dijk, tous les deux venus à Sandton pour célébrer la naissance de la petite sœur sud-africaine de l’ABAN.
Au moins 10 000 dollars par an
« La mission du SABAN est de valoriser les opportunités d’investissements en Afrique du Sud, et d’éduquer les futurs investisseurs au métier de business angel à travers des ateliers de formation », ajoute les deux investisseurs. S’il s’agit d’abord et avant tout d’un réseau professionnel d’entraide et de formation au capital-risque, le SABAN ne constitue pas en tant que tel un véhicule d’investissement. En effet, aucune prise de participation ne sera effectuée directement par le SABAN précise David van Dijk : « nous ne sommes pas venus lancer pas un fonds de capital-risque. Ce que nous voulons faire avec le SABAN, c’est fédérer des individus qui veulent investir ensemble dans des start-up et des PME en amorçage ». Pour rejoindre le réseau, les conditions ne sont pas trop strictes : « si vous vous engagez à investir au moins 10 000 dollars par an pour soutenir une entreprise sud-africaine, vous pouvez rejoindre le SABAN ».
Les business angels, nouveaux acteurs providentiels dans la lutte contre le chômage qui s’envole en Afrique du Sud ? C’est en tout cas la conviction de l’entrepreneur sud-africain Christopher Campbell qui prend les rênes du SABAN en qualité de cofondateur : « le taux de chômage en Afrique du Sud atteint des niveaux élevés (26 %) et dans le même temps la croissance économique ralentit. Il nous faut donc des entrepreneurs. Et là où il faut des entrepreneurs, il faut des investisseurs ». Si le réseau ne compte aujourd’hui qu’une vingtaine de membres, Chris Campbell espère susciter vite de nouvelles vocations en sillonnant le pays : « imaginez un instant ce que serait notre impact sur les entrepreneurs et sur l’économie sud-africaine si nous réussissons à faire émerger 500 business angels actifs dans ce pays ? ».
Samir Abdelkrim, entrepreneur et consultant, tient un blog, StartupBRICS. com, sur l’innovation dans les pays émergents. Depuis 2014, il décrypte les écosystèmes start-up africains avec #TECHAfrique et publiera bientôt un livre qui rassemble ses rencontres avec de nombreux entrepreneurs du continent.