Une femme portant une robe à l’effigie de Jean Ping, à Libreville. | MARCO LONGARI / AFP

L’opposant Jean Ping a annoncé, jeudi 8 septembre, avoir déposé un recours devant la Cour constitutionnelle du Gabon pour contester les résultats de l’élection présidentielle du 27 août, remportée par le président sortant, Ali Bongo Ondimba.

L’opposant demande à la Cour d’autoriser un recomptage des voix dans la province du Haut-Ogooué, fief des Bongo dans le sud-est du pays. Jean Ping affirme que la participation, qui aurait atteint les 100 % et a donné plus de 95 % des suffrages au président sortant, y a été gonflée pour offrir la victoire à Ali Bongo Ondimba.

« Président élu, je le suis »

« Nous demandons à la Cour de constater qu’il y a des anomalies graves », a déclaré à la presse un des avocats de M. Ping, Jean-Rémy Bantsantsa, reprenant les mots de l’observatrice en chef de l’Union européenne, Maryia Gabriel.

« Nous avons 174 procès-verbaux [pour le Haut-Ogooué]. Quand nous les compilons, nous nous rendons compte que, dans tous les cas, Ali Bongo ne peut pas gagner cette élection. »

« Président élu, je le suis », a répété M. Ping, donné perdant d’une courte tête par les résultats officiels provisoires au profit du président sortant. « Le président sorti », a-t-il ironisé, vêtu d’un costume sombre et d’une chemise bleu ciel, sous les vivats de 200 à 300 partisans réunis vendredi dans la cour de son QG de campagne de Libreville, qui porte encore les traces de l’assaut des forces de sécurité il y a dix jours.

Le président sortant, Ali Bongo Odimba, a déclaré en fin de journée qu’il n’avait « pas exercé ni déclenché la violence » post-électorale dans son pays, mettant en cause son rival Jean Ping, dans un entretien à l’AFP. M. Bongo, affirme que les émeutes meurtrières et les pillages massifs étaient dus à « un climat » que Jean Ping « a créé lui-même » après une « une campagne violente, de mensonges, de dénigrement ».

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