Yémen : les rebelles houthis forment un gouvernement de « salut national »
Yémen : les rebelles houthis forment un gouvernement de « salut national »
La constitution d’un gouvernement concurrent à celui du président Hadi risque de compliquer les perspectives de paix.
Un rassemblement en faveur du parlement dominé par les Houthis à Saana (Yémen), le 20 août 2016. | MOHAMMED HUWAIS / AFP
Les rebelles chiites Houthis, qui contrôlent une partie du Yémen dont la capitale Sanaa, ont annoncé dimanche 2 octobre la formation d’un gouvernement de « salut national », parallèlement au cabinet du président Abd Rabbo Mansour Hadi basé à Aden (sud).
Cette mesure a été décidée par le Conseil politique suprême – un organe dont la création fin juillet par les rebelles et leurs alliés partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh avait contribué à la suspension, le 6 août, des négociations de paix interyéménites tenues pendant trois mois sous l’égide de l’ONU à Koweït.
Le président du Conseil politique, Saleh al-Sammad, a chargé dimanche Abdel Aziz ben Saleh ben Habtour de former un gouvernement de salut national dont il sera le premier ministre. Gouverneur d’Aden jusqu’à la prise momentanée de cette ville en mars 2015 par les Houthis, M. ben Habtourest est membre du bureau politique du parti du Congrès populaire général (CPG), dirigé par l’ex-président Saleh.
Mornes perspectives
La mise en place d’un gouvernement à Sanaa par le Conseil politique (qui n’est pas reconnu par la communauté internationale) est de nature à entraver, ou du moins à compliquer, les perspectives d’un règlement politique au Yémen.
L’annonce de cette initiative a d’ailleurs coïncide avec la présence dans la région du médiateur de l’ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, qui a été reçu dimanche à Ryad par le président Hadi, et avec l’arrivée à Sanaa du patron des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, pour s’enquérir de la crise humanitaire au Yémen.
Le conflit, qui a généré une grave crise humanitaire, a fait plus de 6 700 morts et déplacé au moins trois millions de Yéménites depuis l’entrée, en mars 2015, d’une coalition militaire arabe sous commandement saoudien au Yémen pour épauler les forces pro-Hadi.