Défilé pour la défense des services publics à Guéret (Creuse) le 13 juin 2015. | PASCAL LACHENAUD / AFP

Le collectif « Convergence Services Publics » accueillait ce week-end à Guéret (Creuse) les associations et comités de défense qui, dans tout l’hexagone, militent pour le maintien du service public en zones rurales. A l’ordre du jour notamment : la couverture hospitalière du territoire et la désertification médicale, les services postaux, les dessertes ferroviaires. Ces trois dossiers sont ceux qui suscitent actuellement le plus de mobilisations de terrain dans les territoires. L’initiative bénéficiait de l’appui de la CGT, de la FSU, des partis et organisations du Front de Gauche – avec, en guest stars, Jean-Luc Mélenchon et Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF-, de diverses organisations écologistes et tiers-mondistes, et de la mouvance récemment émergente des « Socialistes affligés ».

Anniversaire

L’initiative était en quelque sorte la réédition anniversaire d’une manifestation sur le même thème : le 5 mars 2005, quelque six à sept mille participants s’étaient donné rendez-vous à Guéret, pour une initiative que « Le Monde » avait alors qualifié de « Mini Porto Alegre », suite à la démission collective de 263 élus creusois qui entendaient ainsi protester contre la disparition de plusieurs services publics. Pour cette réédition, les organisateurs espéraient dix-mille participants. Ils n’en ont eu que la moitié. C’est qu’ en 2005, le Parti socialiste, dans l’opposition, était de la mobilisation. François Hollande y était présent en personne. Dans les rangs de la manifestation qui avait alors investi les rues de la ville, il avait d’ailleurs reçu, en cet hiver rigoureux, quelques boules de neige gauchistes.

La CFDT, présente elle aussi voici dix ans, n’en était pas cette fois. En plus petit nombre, les participants n’en sont pas moins venus de tout le territoire, avec des délégations syndicales arrivées par cars de Lille, de Nice, de Brest, de la région parisienne, et au-delà, de Grèce et d’Espagne. Au programme : forums et tables rondes thématiques. Ici, on évoque la défense d’un bureau de poste, là, la volonté de conserver une gare, ailleurs encore la mobilisation autour d’une maternité. Et partout, pointée du doigt, la réforme territoriale qui, selon plusieurs intervenants, « redécoupe le territoire contre nature et contre la logique économique » autour de la création de douze métropoles, toutes situées en périphérie de l’hexagone et qui « laisse en blanc l’essentiel du territoire national ». Contre les « privatiseurs du monde », ces deux journées pour les services publics ont annoncé le « lancement officiel des assises du service public du XXIe siècle ». Lesquelles doivent aboutir à la mise en forme d’un « nouveau manifeste ». Rendez-vous annoncé en juin 2016 à Paris.