Grèce : des anarchistes revendiquent un attentat visant une procureure
Grèce : des anarchistes revendiquent un attentat visant une procureure
Le Monde.fr avec AFP
Dans sa revendication, le groupe accuse la magistrate d’avoir enterré des affaires impliquant des responsables politiques de droite.
Des policiers face à des manifestants anarchistes devant l’ambassade de France, à Athènes, le 14 juin 2016. | LOUISA GOULIAMAKI / AFP
Le groupe extrémiste anarchiste Conspiration des cellules de feu a revendiqué, jeudi 13 octobre, un attentat à l’engin explosif commis dans la nuit à Athènes, précisant avoir visé le domicile d’une magistrate du parquet et menaçant les magistrats grecs. Dans un texte, publié sur le site alternatif d’informations Indymedia, la Conspiration annonce avoir visé par une « action symbolique » la magistrate, Georgia Tsatani, procureure de la cour d’appel d’Athènes.
La police avait dans un premier temps estimé que l’attentat visait une librairie d’extrême-droite, située au rez-de-chaussée de l’immeuble où habite la procureure. L’explosion de l’engin, déposé près de l’entrée du bâtiment et de faible puissance, selon la police, a provoqué des dégâts mineurs à la librairie.
L’explosion a été précédée d’un appel téléphonique à un quotidien de gauche, laissant à la police le temps de boucler la zone, dans le centre d’Athènes, près du quartier d’Exarchia où se concentre la contestation d’extrême gauche.
« Un choix qu’ils devront payer cher »
Dans sa revendication, dont la police étudie l’authenticité, le groupe accuse la procureure d’avoir enterré des affaires impliquant des responsables politiques de droite et lui reproche de s’être opposée à la remise en liberté de la compagne d’un membre de la Conspiration. « La manie vengeresse des juges contre les familles de nos camarades est un choix qu’ils devront payer cher », menace le groupe.
La Conspiration, très active à la fin des années 2000, mais dont les actions extrémistes n’ont jamais fait de morts, a été largement démantelée en 2011. Plus d’une dizaine de ses membres purgent actuellement de lourdes peines de prison. En juillet 2014, le groupe a toutefois annoncé son « retour », après une attaque à l’engin incendiaire contre la voiture du consul grec à Berlin. Mais il ne s’était plus manifesté depuis.
Commis par centaines cette dernière décennie contre des cibles économiques, politiques ou diplomatiques, les attentats à l’engin incendiaire et explosif imputés par la police à la nébuleuse anarcho-autonome locale se sont raréfiés ces dernières années.