Alain Juppé, le 22 octobre. | GAIZKA IROZ / AFP

Le soutien des centristes à Alain Juppé continue à électriser la primaire de la droite. Le maire de Bordeaux a réagi avec agacement aux attaques dont fait l’objet François Bayrou, qui le soutient dans la primaire à droite.

« Ça suffit avec François Bayrou ! », a réagi Alain Juppé, interrogé sur France Inter :

« Cette espèce d’obsession anti-Bayrou, ça commence à bien faire. (...) Je n’ai pas approuvé le choix de Bayrou en 2012 [de voter pour François Hollande contre Nicolas Sarkozy]. Aujourd’hui, il est clairement en faveur de l’alternance, on ne va pas continuer à excommunier les uns et les autres. Quand on veut rassembler, on ne commence pas à se séparer de ceux qui veulent nous rejoindre. »

Nicolas Sarkozy a demandé la semaine dernière à François Bayrou et au président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, de « respecter la règle de la primaire » des Républicains et d’en soutenir le vainqueur même si leur favori, Alain Juppé, était battu. « La règle, c’est surtout de ne pas se servir, pour sortir du socialisme, de celui qui nous y a fait entrer », avait lancé l’ancien président à l’adresse de François Bayrou.

« Ne donnons pas de leçon à qui que ce soit »

Le maire de Bordeaux a, lui, souligné que son propre camp avait contribué à faire élire un socialiste à Pau, lors des élections municipales de 2008 :

« En 2008 – c’est un moment très glorieux pour certains –, nous avons soutenu dans les élections municipales à Pau une liste socialiste dissidente qui s’est maintenue au 2e tour et qui a fait battre François Bayrou et qui a fait élire un maire socialiste. Alors ne donnons pas de leçon dans ce domaine à qui que ce soit. »

François Bayrou a lui-même répliqué lundi, refusant d’être désigné comme celui qui a permis la victoire de François Hollande en 2012. « Responsable de l’entrée de François Hollande à l’Elysée, il n’y en a qu’un, il s’appelle Nicolas Sarkozy », a lancé M. Bayrou sur BFMTV.

« C’est Nicolas Sarkozy, par sa pratique, par sa manière d’être, par ses attitudes et par ses gestes, qui a convaincu quelque chose comme 3 millions de Français qui n’étaient pas de gauche d’empêcher qu’il soit renouvelé dans son mandat. De ces trois millions de Français, j’étais », a poursuivi le président du MoDem.