Les universités pourront sélectionner à l’entrée du master, sur concours ou examen du dossier. Avec une exception dans certaines disciplines, comme le droit ou la psychologie, où la barrière sélective demeurera, de manière transitoire, entre la première et la deuxième année de master. | CC BY 2.0

Union sacrée autour de la sélection en master. Les sénateurs centristes, écologistes, Les Républicains et socialistes ont voté en faveur de la proposition de loi sur l’adaptation du master au système Licence-Master-Doctorat (LMD), examinée en séance publique, mercredi 26 octobre. Les élus communistes se sont abstenus.

Déposé par le sénateur UDI Jean-Léonce Dupont, le texte instaure la possibilité pour les universités de sélectionner à l’entrée du master, sur concours ou examen du dossier. Avec une exception dans certaines disciplines, comme le droit ou la psychologie, où la barrière sélective demeurera, de manière transitoire, entre la première et la deuxième année de master.

Un droit à la poursuite d’études pour les étudiants titulaires d’une licence est prévu par l’amendement déposé par la sénatrice socialiste Dominique Gillot, conformément à l’accord trouvé entre le gouvernement, les organisations étudiantes, les syndicats de l’enseignement supérieur et la conférence des présidents d’université, le 4 octobre.

« Il existe un risque d’instituer une université à deux vitesses »

Un étudiant qui n’aura pas obtenu de place dans les masters qu’il convoitait pourra faire appel au recteur. Ce dernier devra lui proposer une inscription dans un master, en tenant compte de son projet professionnel et de son établissement d’origine.

Un décret précisera les contours de ce dispositif : trois propositions devraient être faites à ces étudiants demandeurs, en tenant compte des capacités d’accueil et des prérequis des formations visées, avec l’accord du chef d’établissement.

Ce droit a provoqué, en commission, la réserve des sénateurs Les Républicains qui n’ont pas pris part au vote. En séance publique, ils ont toutefois décidé de soutenir le texte, tout en maintenant leurs critiques.

« Il existe un risque d’instituer une université à deux vitesses, entre des masters de premier choix, sélectifs, et des masters poubelles qui accueilleront les étudiants recalés », explique le sénateur LR Jacques Grosperrin.

Mieux informer sur l’insertion professionnelle

Un amendement, déposé par son groupe et adopté en séance, prévoit d’assurer une meilleure information des étudiants à l’issue de la licence sur l’insertion professionnelle et les poursuites d’études.

Ce texte est sans rapport évident avec cette inquiétude mais il permet aux élus de droite de souligner leur désaccord sur cette partie du texte de loi. « Il s’agissait d’exposer nos craintes et de ne pas signer un chèque en blanc au gouvernement », reconnaît le sénateur Grosperrin.

« Nous ne sommes ni dupes, ni complices, mais pragmatiques, a-t-il affirmé au perchoir. Mais la communauté éducative, les étudiants attendent une sécurité plus importante dans le suivi de leurs études. » « Et nous savons qu’il y a une élection en 2017 », a-t-il ajouté, évoquant la nécessité d’une « refondation de l’université », plus proche de ses convictions.