La Normandie veut fermer des écoles d’infirmiers
La Normandie veut fermer des écoles d’infirmiers
Le Monde.fr avec AFP
Selon les chiffres de la région, le chômage dans la profession a progressé de 92 % au cours des six dernières années.
Une infirmière change la perfusion d’un patient (service de soins palliatifs, les Diaconesses, à Paris). | JEAN-LOUIS COURTINAT POUR "LE MONDE"
Le conseil régional de Normandie, présidé par le centriste Hervé Morin (UDI), envisage de fermer une école d’infirmiers et huit écoles d’aides-soignants, afin d’endiguer le chômage croissant dans ce secteur. Parmi les seize instituts de formation de soins infirmiers de la région, celui de Vire, dans le Calvados, est visé, ainsi que huit instituts de formation d’aides-soignants sur 17, presque tous situés dans des villes moyennes. Cette future carte des formations sera arrêtée définitivement au début du mois de décembre.
« Depuis deux ans, l’agence régionale de santé alerte sur la nécessité de baisser le nombre de places en écoles d’infirmiers, souligne David Margueritte (Les Républicains), vice-président en charge de la formation à la région, cité par Ouest-France. Rien n’a été fait. Aujourd’hui, l’Etat nous oblige à proposer 122 places de moins, sur les 1 634 existantes dans les instituts de formation aux soins infirmiers normands. »
Situation mouvante
Selon les chiffres de la région, le chômage dans la profession a progressé de 92 % au cours des six dernières années. 850 infirmiers et infirmières sont sans emploi. « Il est de notre responsabilité de ne pas former des infirmiers qui seront au chômage demain », insiste David Margueritte, interrogé par l’AFP.
Si la présidente de la coordination nationale infirmière, Nathalie Depoire, reconnaît un chômage plus élevé en Normandie, « la situation est mouvante », prévient-elle. « Il n’y a pas si longtemps, il y a eu une pénurie. Et il va y avoir dans les prochaines années beaucoup de départs à la retraite. La solution de la fermeture n’est donc pas la plus pertinente », estime-t-elle.
Le chef de l’opposition et ancien président de la Haute-Normandie, le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, dénonce quant à lui des fermetures qui concerneraient principalement des communes gérées par la gauche, à l’instar de Vire, dont le maire élu en 2014 est un radical de gauche.