La droite sénatoriale va zapper le budget 2017
La droite sénatoriale va zapper le budget 2017
Par Patrick Roger
La majorité de droite ne prendra pas la peine d’examiner ce texte, estimant qu’« il est temps de clore le chapitre de ce quinquennat ».
Le Sénat – la droite sénatoriale – recourant à une procédure rarement utilisée sur les textes budgétaires, va purement et simplement rejeter le projet de loi de finances (PLF) pour 2017. Comme s’il n’avait pas lieu d’exister. Comme si l’opposition de droite jugeait dès à présent nul et non avenu le budget en cours de discussion, considérant qu’à l’été 2017 elle y substituera le sien. Alors qu’en tout état de cause, quel que soit le résultat des élections présidentielle et législatives, les finances publiques du pays ne seront pas en suspension. Une attitude, en tout cas, que n’avait pas adoptée la gauche sénatoriale quand elle était encore dans l’opposition – mais majoritaire au Sénat – lors de l’examen du PLF pour 2012.
Pour la droite, donc, avec un peu de précipitation, « il est temps de clore le chapitre de ce quinquennat ». Aussi, une fois passée la discussion générale du projet de loi de finances, elle défendra une motion préalable selon laquelle il n’y a pas lieu de délibérer, a annoncé, mercredi 16 novembre, le président du groupe Les Républicains (LR), Bruno Retailleau.
Un précédent en 1992
La discussion du budget au Sénat doit commencer jeudi 24 novembre. Elle cessera le 30 après le vote de cette motion préalable, sans examen des articles. « Le Sénat n’apportera pas sa caution à ce budget, car c’est un budget bidon », a affirmé M. Retailleau.
La dernière fois qu’un budget avait été ainsi rejeté au Sénat en ayant recours à la question préalable, c’était en 1992 : Pierre Bérégovoy était alors premier ministre de François Mitterrand. Quelques mois plus tard, la droite remportait une écrasante victoire aux élections législatives.