Intégrer un IAE, mode d’emploi
Intégrer un IAE, mode d’emploi
Par Aurélie Djavadi
L’entrée dans une école universitaire de management tient plus du recrutement que du concours. Mieux vaut peaufiner sa candidature.
ILLUSTRATION : CHEZ GERTRUD
Si vous espérez rejoindre le master en gestion des ressources humaines (RH) de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Dijon, ne retirez pas votre dossier de candidature à la dernière minute. A côté des traditionnelles rubriques sur vos études et vos résultats universitaires, on vous demandera aussi de remplir un questionnaire sur la fonction RH. Et un manuel de management ne vous sera d’aucune utilité pour vous acquitter de cette mission : ce qui intéresse les professeurs qui recevront votre dossier, c’est votre réflexion sur le métier et le recul pris sur vos expériences.
Il s’agira donc d’analyser les situations vécues en stage et de contacter des professionnels pour les interviewer. « Les projets des étudiants nous importent plus que leur parcours antérieur », souligne Samuel Mercier, le directeur du cursus. A chacun, ensuite, de défendre ses objectifs devant un jury. « Nous sommes très attentifs aux stages, aux expériences internationales et à la connaissance du secteur visé. Si l’on compte se lancer dans le conseil en organisation, il faut, par exemple, être en mesure de citer les grands cabinets du domaine », prévient aussi Delphine Lacaze, directrice des études à l’IAE d’Aix-en-Provence, l’un des plus prisés.
Sélection drastique
Dans des IAE résolument professionnalisés, les processus de sélection, souvent en deux temps, dossier puis entretien, tiennent du recrutement plus que du concours. Certes, la plupart demandent aux postulants de passer le test d’aptitude Score IAE-Message. Mais ce n’est en aucun cas une épreuve éliminatoire, seulement une évaluation à un instant « T » de vos compétences en raisonnement logique, expression, anglais et culture générale. Les résultats à ces QCM en trois heures sont à joindre au dossier et seront examinés au même titre que les autres pièces apportées – bulletins, attestations de stage, niveau en anglais ou en informatique, etc.
Renseignez-vous au cas par cas, les listes peuvent varier d’un programme à l’autre. Mais, globalement, attendez-vous à une sélection drastique : 23 % d’admissions en master 1 et 36 % en master 2, à l’échelle du réseau. Et pour le master de RH de l’IAE de Dijon, ce taux est plutôt proche de 10 %.
Fondés autour des diplômes d’études supérieures spécialisées (DESS), ancêtres des masters 2 professionnels, les IAE ont longtemps recruté à bac + 4, ce qui ressort encore dans les effectifs : 9 392 étudiants sont inscrits en master 1 dans le réseau, 17 920 en master 2. Mais avec le système licence-master-doctorat (LMD), les cursus se sont étoffés et les niveaux d’accès diversifiés. Si l’on vise un master précis, mieux vaut en tout cas tenter sa chance au plus tôt, comme le conseille Delphine Lacaze : « Si les chiffres peuvent sembler plus stricts au niveau du master 2, il faut savoir que l’on sera plus tolérant par rapport à certaines lacunes pour l’accès en master 1, notamment pour les séjours à l’étranger. »
Vingt-six IAE accessibles en licence
Sur les 32 établissements du réseau des IAE, 26 sont accessibles en licence, en général en troisième année, mais dès la licence 1 pour dix d’entre eux. A ce stade, les inscriptions se déroulent sur le portail Admission postbac, et certains IAE comme celui de Nantes accueillent les bacheliers sans sélection.
D’autres, comme l’IAE Gustave-Eiffel à Créteil, se positionnent en écoles postbac : « Notre licence est sélective car bilingue durant les premiers semestres, 100 % en anglais en troisième année, avec un séjour d’études dans une fac étrangère », explique Arnaud Thauvron, directeur de cet IAE, qui souhaite ainsi offrir une alternative aux classes préparatoires. Pour deux groupes de 30 places, il reçoit plus de 900 dossiers. L’IAE pourrait-il augmenter ses effectifs ? « Nous sommes extrêmement contraints par la pénurie d’enseignants et de locaux », répond M. Thauvron. Pour l’heure, les écoles de gestion concurrentes peuvent souffler.
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