TV: « The People v. O.J. Simpson : American Crime Story »
TV: « The People v. O.J. Simpson : American Crime Story »
Par Renaud Machart
Notre choix du soir. Une remarquable et trépidante recension du procès, en 1994, du sportif américain est défendue par une distribution de vedettes plus vraies que nature (sur Canal+ à 21 heures).
American Crime Story: The People vs. O. J. Simpson - Official Trailer
Durée : 01:01
American Crime Story, série créée par le duo de scénaristes Scott Alexander et Larry Karaszewski, et coproduite notamment par Ryan Murphy et Brad Falchuk (créateurs de American Horror Story), a été récompensée par plusieurs Emmy Awards, en 2016, dont celui de la meilleure série limitée. Elle a été lancée le 2 février aux Etats-Unis sur la chaîne FX, avant d’être diffusée, depuis le 10 novembre, par Canal+. Elle sera disponible sur Netflix en 2017.
Cette première saison, intitulée The People v. O.J. Simpson, relate la fuite (filmée par des hélicoptères et suivie en direct à la télévision par 90 millions d’Américains), l’arrestation puis le procès hautement médiatisé du sportif américain, soupçonné puis acquitté du meurtre de son ex-épouse, Nicole Simpson. Ce procès passionna et déchira l’Amérique du 12 juin 1994 au 3 octobre 1995. Le doute, quant à la culpabilité du célébrissime sportif, fut le plus grand dans les rangs de la communauté afro-américaine, qui adorait son héros. Et ce d’autant plus qu’il fut rapidement établi que la police de Los Angeles comptait en ses rangs quelques éléments au racisme patenté.
Courtney B. Vance dans le rôle de l’avocat Johnnie Cochran. | Prashant Gupta
Le premier épisode s’ouvre sur des images d’archives des soulèvements, en 1992, à Los Angeles, dans les communautés afro-américaine et hispanique, qui se produisirent à la suite de l’acquittement, par un jury composé majoritairement de Blancs, de quatre policiers – blancs – qui avaient passé à tabac un Noir pourchassé après un dépassement de vitesse.
Cependant, ce sont moins les réactions et manifestations extérieures qui sont observées que le jeu des parties adverses, au sein de la cour de Los Angeles. A cet égard, l’instrumentalisation d’un procureur adjoint afro-américain par le tribunal et la savante partie d’échecs jouée par une armée d’avocats de la défense – menée par l’Afro-Américain Johnnie Cochran – est passionnante, quoique outrée.
D’ailleurs, tout est outré dans cette remarquable série à la mise en scène trépidante et vintage (on fumait alors dans les lieux publics et on téléphonait sur de gros grille-pain qui ne tenaient pas dans une poche). A commencer par le jeu d’acteurs hors norme qui en font des tonnes : Cuba Gooding Jr., John Travolta, Courtney B. Vance et Nathan Lane, notamment. Sarah Paulson – vue en divers rôles dans American Horror Story – fait une fois encore montre d’une étonnante capacité de métamorphose dans le rôle de la procureure Marcia Clark, qui ne cessa de voir en O. J. Simpson, auteur de nombreuses violences conjugales, le coupable de cette dernière violence fatale envers son ex-épouse.
Deux saisons à suivre
David Schwimmer incarne Robert Kardashian, avocat et ami intime d’O. J. Simpson, père des sœurs Kardashian.Avec pour toute expression, au long des dix épisodes, une mine navrée de six pieds de long, façon Snoopy, le comédien ne parvient décidément pas à faire oublier son rôle de godichon dans Friends (1994-2004)…
American Crime Story a annoncé ses deux prochaines saisons : un récit fondé sur les conséquences de l’ouragan Katrina, en 2005, puis sur le meurtre du couturier Gianni Versace, en 1997, par Andrew Cunanan, un prostitué devenu tueur en série. Ce qui promet de nouvelles trépidations.
The People v. O.J. Simpson : American Crime Story, de Scott Alexander et Larry Karaszewski (EU, 2016, 10 x 40-50 min).