Expos, théâtre, musique : sept bonnes raisons de sortir ce week-end
Expos, théâtre, musique : sept bonnes raisons de sortir ce week-end
Chaque vendredi, La Matinale vous livre ses suggestions pour bien profiter de votre fin de semaine.
LA LISTE DE NOS ENVIES
Cette semaine, on court à l’expo « L’Œil de Baudelaire », puis au Surnatural Festival à Montreuil, on passe « Un dimanche à la galerie », on découvre la nouvelle salle du Théâtre de la Ville à Paris et on entre au couvent avec Nicolas Vial.
ART. Baudelaire critique d’art au Musée de la vie romantique à Paris
Emile Deroy (1820-1846) : « Portrait de Baudelaire », 1844. | RMN-GRAND PALAIS
Après Guillaume Apollinaire à l’Orangerie, Charles Baudelaire au Musée de la vie romantique : deux excellentes expositions coup sur coup. La saison, décidément, est aux poètes qui furent critiques et ont été aussi décisifs pour la poésie que pour la critique.
L’exposition « L’Œil de Baudelaire », dont le principal auteur est l’historien bâlois de la littérature française Robert Kopp, procède avec une parfaite clarté. Elle met en rapport des œuvres que Baudelaire a observées dans les Salons de 1845, 1846 et 1859, à l’Exposition universelle de 1855 et dans divers autres lieux parisiens, et ce qu’il en a écrit dans différents journaux et revues ou sous forme d’essais.
Puis elle procède de même avec la photographie et la caricature pour s’achever sur une sorte de musée rêvé de Baudelaire, dominé par un grand tableau d’église peu connu d’Eugène Delacroix et habité par les femmes d’Edouard Manet et de Constantin Guys. Dans un coin, accroché sans ostentation, le prodigieux portrait de l’écrivain en fumeur mélancolique par Gustave Courbet. Philippe Dagen
« Musée de la vie romantique », 16, rue Chaptal, Paris 9e. Jusqu’au 29 janvier 2017. Du mardi au dimanche de 10 heures à 18 heures. Entrée : de 6 euros à 8 euros.
ART. Nicolas Vial entre au couvent, à Paris
La Congrégation des sœurs aveugles de Saint Paul revisitée par Nicolas Vial
Illustrateur de presse – il collabora longtemps au Monde –, peintre officiel de la marine, Nicolas Vial s’est vu prêter pendant quelques mois un couvent tout entier, avant sa démolition et d’importants travaux.
Le lieu est gigantesque, spectaculaire – il abrite notamment l’ancienne maison parisienne de Chateaubriand – et Vial y a déployé toute sa verve : les murs des cellules, ceux de la cage d’escalier, ceux de la chapelle se sont peu à peu peuplés des créatures surgies d’un imaginaire souvent tendre, parfois féroce, des petits bonhommes à chapeau mou, des généraux d’opérette, un rhinocéros suspendu à un palan, et bien sûr, des petits bateaux un peu partout. Il l’ouvre au public pendant deux jours, du samedi au dimanche, et en profite pour accueillir le travail de trois jeunes artistes, Clément Bataille, Octave de Gaulle, et Antonin Vial, son fils. Harry Bellet
Congrégation des sœurs aveugles de Saint-Paul, 88, avenue Denfert-Rochereau, Paris 14e. Samedi 26 et dimanche 27, novembre de 11 heures à 18 heures.
MUSIQUES. Le Surnatural Festival à La Marbrerie de Montreuil
L’affiche du Surnatural Festival, les 25 et 26 novembre, à La Marbrerie de Montreuil. | CONCEPTION ET GRAPHISME: CAMILLE SAUVAGE
« Tout ça se mélangera, bien sûr, sinon où serait la surprise », annoncent les organisateurs du Surnatural Festival, qui aura lieu dans une salle récente de diffusion et de production de spectacles, La Marbrerie, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), les 25 et 26 novembre.
Le « tout ça », ce sont des musiques variées, avec le sextette vocal San Salvador, un ensemble polyphonique occitan, le Surnatural Orchestra, formation d’une vingtaine de musiciens, essentiellement des vents, présente les deux soirs, qui recevra le 25, le violoniste Jean-François Vrod et le saxophoniste Camille Secheppet. Seront aussi de la fête, le duo Jamais, alliance de l’accordéon et de la scie musicale par Laurent Géhant et Sophie Leroy, le groupe Puspa Warna, là aussi grosse formation d’une vingtaine de musiciennes et musiciens, au gamelan balinais, des percussions mélodiques et rythmiques et The Very Big Experimental Toubifri Orchestra, qui explore le jazz, la chanson, le rock, et qui sera rejoint, pour le concert du 26 novembre par le chanteur Loïc Lantoine. Est aussi annoncé DJ Mimi avec sa « collection de sons croustillants ». Sylvain Siclier
La Marbrerie, 21, rue Alexis-Lepère, Montreuil (Seine-Saint-Denis). Mo Mairie-de-Montreuil. Tél. : 01-41-63-60-14. Vendredi 25 et samedi 26 novembre, à partir de 19 heures. De 10 € à 15 €.
ART. « Un Dimanche à la galerie » : un parcours de découvertes à Paris
Vernissages, performances, visites commentées, ateliers, conférences : dimanche 27 novembre, de midi à 19 heures, cent galeries parisiennes ouvriront exceptionnellement leurs portes pour « un moment convivial de découverte et d’échange » avec le public et les collectionneurs.
Parmi les temps forts de cette 2e édition d’Un dimanche à la galerie, événement organisé par le Comité professionnel des galeries d’art et la Mairie de Paris : un brunch et une rencontre avec les artistes de l’exposition « Partition du silence » (Dominique Blais, Céleste Boursier-Mougenot, Ange Leccia…) à la galerie Anne-Sarah Bénichou, signature du dessinateur britannique Glen Baxter dans l’exposition qui lui est consacrée à la galerie Isabelle Gounod, une rencontre avec le peintre Thomas Lévy-Lasne à la galerie Backlash...
Pour ce qui sera le dernier jour de l’exposition « ART vs WILD », fruit d’une résidence « d’art brut environnemental » avec des artistes belges ayant une déficience mentale, la galerie Christian Berst proposera des rencontres avec les acteurs du projet, dont le cinéaste Damien Odoul, et un concert de hip-hop au diapason (The Choolers). Emmanuelle Jardonnet
Almine Rech Gallery, Galerie Alberta Pane, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Galerie Xippas, Galerie Magda Danysz... Programme complet, quartier par quartier à consulter sur Undimanchealagalerie.com. Gratuit.
THÉÂTRE. Allez découvrir en famille la nouvelle salle du Théâtre de la Ville à Paris
Le Théâtre de la Ville déménage. Pendant les travaux de rénovation, qui devraient durer deux ans, il prend ses quartiers à l’Espace Pierre Cardin, dans le 8e arrondissement de Paris, tout en conservant sa seconde salle, Les Abbesses, dans le 18e.
Pour fêter sa nouvelle adresse, l’équipe dirigée par Emmanuel Demarcy-Mota donne rendez-vous au public, ce week-end et le prochain, à l’Espace Pierre Cardin, qui a connu de très riches heures, dans les années 1970, avec en particulier Le Regard du sourd, de Bob Wilson, et La Chevauchée sur le lac de Constance, de Peter Handke, mis en scène par Claude Régy.
Le programme du 25 au 27, qui permet de découvrir tous les recoins de l’Espace Pierre Cardin, se veut résolument familial. Les chorégaphes Akram Khan, Loïc Touzé et Ambra Senatore, les jongleurs Darragh Mc Loughlin et Clément Dazin, le performeur Yann Frisch, l’auteur Fabrice Melquiot, les musiciens Saeid Shanbehzadeh et Laurene Durantel présentent leurs spectacles (dont Suzette, un concert-rock-théâtre pour tous). Il y a aussi une « Boom littéraire », une exposition de Jean-Baptiste Maillet et Romain Bermond, qui reprennent Stereoptik, des ateliers, et des surprises, dans l’Espace Pierre Cardin et le jardin qui l’entoure. Brigitte Salino
Espace Pierre Cardin, 1, avenue Gabriel, Paris 8e. Tél.: 01-42-74-22-77. Théâtre de la ville.
CINÉMA. L’Amérique des années 1930 : la peinture et les films, au Musée d’Orsay
« Les Raisins de la colère », de John Ford, 1939. | © Théâtre du Temple
En marge de l’exposition « La Peinture américaine des années 1930 », à l’affiche du Musée de l’Orangerie à Paris, le Musée d’Orsay propose à partir de ce week-end un cycle de cinéma consacré à cette décennie marquée par la Grande Dépression, qui a porté le regard des cinéastes sur l’évolution sociale du pays et les exclus du rêve américain.
La période, marquée par une liberté de ton (que le code Hayes remettra en cause à partir de 1934) et les innovations techniques, correspond au début de l’âge classique d’Hollywood, avec le développement des genres, le tournant du cinéma parlant et du Technicolor.
Le cycle « Après la chute », sélection de neuf films, débute vendredi 25 novembre (20 heures) avec The Struggle (1931), dernier film de David W. Griffith et drame sur l’alcoolisme, et se poursuit samedi (16 heures) avec La Ruée (American Madness, 1932), de Frank Capra, où un banquier défie la froideur des institutions pour faire circuler l’argent qui lui est confié, et Ceux de la zone (Man’s Castle, 1933), de Frank Borzage, mi-drame social mi-conte sur la vie dans un bidonville (19h). E. J.
Du 25 novembre au 17 décembre, à l’auditorium du musée d’Orsay. Tout le programme sur le site du Musée d’Orsay.
THÉÂTRE. Une princesse de bric et de broc au Théâtre Mouffetard à Paris
Denis Athimon. | Jean-Paul Pupier
Un diadème de pacotille, un éclair au chocolat, un mouchoir, une chevalière, une ardoise d’écolier... Il n’en faut guère plus à Denis Athimon pour plonger le public dans une atmosphère de conte de fées. Assis derrière un bureau dont chaque tiroir recèle son lot d’objets qui viendront nourrir son récit, il interprète, avec force mimiques et gesticulations, une histoire de son cru dont l’héroïne est une princesse en lutte contre son frère parenticide. Il joue tous les rôles – même celui du loup Jean-Loup qu’il interprète à l’aide d’une main griffue semblable à celle d’Edward dans le film de Tim Burton. Les pitreries de l’acteur, les nombreux gags et surprises, la mise en scène ludique, les jeux de lumières et les bruitages mettent le jeune public en joie.
Denis Athimon fait partie de la compagnie Bob Théâtre, qui introduit, dans tous ses spectacles, des objets du quotidien que la magie de la manipulation transforme en personnages extraordinaires. Le spectacle est recommandé aux enfants dès l’âge de 7 ans. Certaines des représentations de Princesse K sont doublées, sur scène, en langue des signes pour les sourds et malentendants. Sylvie Kerviel
Théâtre Mouffetard, 73, rue Mouffetard, Paris 5e. Tél. : 01-84-79-44-44. Vendredi 25 à 20 heures, samedi 26 et dimanche 27 à 17 heures. Tarifs : de 8 € à 14 €.