La Métropole de Lille mise en examen pour favoritisme dans la construction d’un stade
La Métropole de Lille mise en examen pour favoritisme dans la construction d’un stade
Le Monde.fr avec AFP
Le projet du grand stade de Lille, inauguré en 2012, a été développé au cours des présidences successives à la communauté urbaine de Pierre Mauroy et de Martine Aubry.
Le stade ultramoderne Pierre-Mauroy, d’une capacité de 50 283 places, a ouvert ses portes à l’été 2012. | Philippe Huguen / AFP
La Métropole européenne de Lille (MEL) a été mise en examen le 15 novembre pour favoritisme dans le dossier d’attribution du grand stade de Lille – nommé « Pierre-Mauroy » et situé à Villeneuve-d’Ascq –, a-t-on appris auprès du parquet de Lille vendredi 25 novembre.
« La MEL a été mise en examen en tant que personne morale », a affirmé un porte-parole du parquet, confirmant une information de La Voix du Nord. Elle n’a pas été placée sous contrôle judiciaire.
- L’affaire
Le projet du grand stade de Lille, inauguré à l’été 2012, a été développé au cours des présidences successives à la communauté urbaine de Pierre Mauroy et de Martine Aubry.
Une information judiciaire a été ouverte le 1er octobre 2012 sur les conditions d’attribution du chantier au groupe de BTP Eiffage, à la suite d’une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction déposée par Eric Darques, ancien élu (RPF) de Lambersart (Nord).
M. Darques voulait comprendre pourquoi le chantier a été attribué à Eiffage, dont le projet présentait pourtant un surcoût de 108,5 millions d’euros par rapport à celui du consortium Norpac-Bouygues.
Selon lui, un premier rapport adressé aux élus de la communauté urbaine pour alimenter leur réflexion, daté du 23 janvier 2008, donnait la meilleure note au groupe Norpac-Bouygues, alors qu’un autre rapport, daté du 1er février 2008, jour du vote, mais rédigé selon lui postérieurement, notait plus favorablement le groupe Eiffage.
- Réaction
« Je pense qu’il n’y a aucune infraction commise dans cette affaire et qu’il n’y a que des suspicions, a réagi Me Florence Rault, avocate de la MEL. Si on devait mettre en examen tous les gens qu’on suspecte d’avoir commis des infractions, ça ferait beaucoup de monde. Pour le moment, je reste parfaitement sereine, la Métropole aussi. »