Dresseur de Pokémon, chat, assassin, hackeur ou phallus… Ce mois-ci, l’industrie de la manette est bien décidée à vous faire changer de peau. Voici le traditionnel top 10, qui compte onze jeux, mais chut, ce sera notre secret.

Le carton du mois

  • Pokémon Soleil / Pokémon Lune, aventure océanique

Le dernier né de la série culte est déjà un succès commercial, deux semaines après sa sortie. | Nintendo

Déjà plus de 7,5 millions d’exemplaires vendus en moins de deux semaines pour la dernière génération de la célèbre série de chasse aux créatures. Après le phénomène Pokémon Go cet été, le jeu revient à une formule plus classique : ni géolocalisation, ni réalité augmentée, mais une aventure dans un archipel rappelant Hawaii. Avec des coups spéciaux spectaculaires et une mise en scène vivante, l’expérience de jeu tient parfois du dessin animé. La série ne perd toutefois rien de sa richesse stratégique, tout en se montrant plus accessible grâce aux indications de rapports de force entre différents type de Pokémon.

Sur Nintendo 3DS, 40 euros, PEGI 7 ans.

Les petits jeux sur le pouce

  • Nekosan, épreuve de perchavérence

Le jeu de plateforme « Nekosan » est un « one touch game » développé pour iOS. | 1Button

Dans ce titre minimaliste, une seule pression sur l’écran de votre smartphone permet de faire avancer ou sauter Monsieur Chat. Si, dans un premier temps, un tapotement aléatoire suffit à attraper l’étoile qui permet de passer à l’étape suivante, les niveaux se corsent très rapidement. Les joueurs les plus persévérants devront trouver de parfaits enchaînements pour en venir à bout. Des bonus permettent d’enrichir l’expérience et de débloquer un ours, un tigre, un poussin, ou d’autres animaux tous plus mignons les uns que les autres. Comme nos compagnons félins, Nekosan a le pouvoir d’être aussi séduisant qu’exaspérant, quand les neuf vies ne suffisent pas à passer au chapitre suivant.

Sur iOS, gratuit, tout public.

  • RunGunJumpGun, frénésie spatiale

« RunGunJumpGun » a été lancé sur la plateforme Steam avant d'être adapté pour smartphone. | ThirteeThree

RunGunJumpGun est un jeu de plateforme frénétique sur un principe simple : essayez, mourez, retentez. Tout droit sorti d’une page du magazine Métal hurlant, le personnage est un astronaute-guerrier qui se lance à pleine vitesse dans des niveaux truffés de pièges que le joueur doit éviter ou détruire. Il faut peaufiner ses trajectoires et ses réflexes pour passer boules de feu, tunnels hérissés de pics ou scies mécaniques qui surgissent du décor. Pour compliquer la donne, vous devrez au passage récupérer assez d’« atomiks » pour débloquer les chapitres suivants. Le nombre d’essais infini et la difficulté progressive suffisent à rendre le jeu addictif.

Sur iOS et Android, 2,99 euros.

Les superproductions

  • Final Fantasy XV, la féérie de bric et de broc

« Final Fantasy XV » suit le road-trip de quatre éphèbes. | Square Enix

Dix ans d’attente. C’est ce qu’il a fallu pour mettre enfin les mains sur ce jeu de rôle étrange et foutraque, grandiloquent et absurde, où se côtoient invocations mégalomaniaques de divinités, pique-niques entre jeunes éphèbes « émo-goth », virées en voiture et chasse à la grenouille. L’accouchement difficile du jeu, repris de multiples fois, se ressent. Tantôt vaste et linéaire, Final Fantasy XV ne restera pas dans les mémoires comme le meilleur épisode ; mais comme le plus fascinant, peut-être.

Sur PS4 et Xbox One, 60 euros, PEGI 16.

  • Watch Dogs 2, dans la peau d’Anonymous

Marcus, le protagoniste de « Watch Dogs 2 », est bien plus charismatique que son prédécesseur, Aidan Pearce. | Ubisoft

Guerres des gangs, basses vengeances personnelles, lutte contre les sectes et les multinationales… Un peu à la manière d’Anonymous, le Marcus de Watch Dogs 2 est de tous les combats – sans qu’on sache jamais très bien si c’est « pour de vrai » ou « juste pour le lulz ». Contrairement à son prédécesseur, qui se prenait trop au sérieux, cette suite manie beaucoup mieux l’autodérision et le second degré. A commencer par son personnage principal, nettement plus charismatique que le vigilante taciturne qu’il remplace.

Sur PS4, Xbox One et PC, environ 60 euros, PEGI 18.

  • Dishonored 2, la liberté de choisir

« Dishonored 2 » permet de jouer le protagoniste du premier épisode, Corvo, ou sa fille, devenue impératrice déchue. | Arkane

Le joueur peut, à sa discrétion, se prendre pour un meurtrier aux méthodes expéditives et directes, prêt à tout pour venger sa fille, son père, et son Empire ; pour un assassin sans pitié, rapide, agile et insaisissable ; pour un justicier à la Batman, prompt à neutraliser les affreux mais sans jamais verser une goutte de sang ; ou encore pour une ombre furtive, qui évite carrément tout contact avec l’ennemi. Peut-être le meilleur jeu de l’année (avec Doom, tout de même).

Sur PS4, Xbox One et PC, 60 euros, PEGI 18.

Retours vers le futur

  • The Lost Shield, revival Game Boy

« The Lost Shield » adopte un parti pris graphique tout droit sorti des années 1990. | Game Stew

Avec ses graphismes pixelisés noir et gris, The Lost Shield propulse le joueur au temps de la Gameboy. Le jeu réinvente le casse-briques, en le greffant sur un univers qui rend hommage au retrogaming. On y incarne un héros doté d’un bouclier indestructible, capable d’envoyer une boule de feu sur les ennemis pour les supprimer puis de renvoyer ce projectile qui rebondit sur les éléments du décor ou ennemis qu’il rencontre. Le titre est légèrement pénalisé par un temps de chargement un peu long des donjons. Mais son inventivité, l’important bestiaire de monstres et les bonus ou personnages à débloquer rendent l’expérience divertissante et régressive.

Sur iOS et Android, 1,99 euros, tout public.

  • Owlboy, meilleur jeu Super Nintendo de 2016

L’histoire de « Owlboy » commence par l’humiliante leçon d’un professeur sévère qui, tout le long de l’aventure, ne voudra pas voir que son protégé est en train de sauver le monde. | D-pad Studio

Owlboy est quasiment un jeu hommage, un exercice de style. Si, graphiquement, il a plus à voir avec la Neo-Geo, l’ancienne Rolls Royce des consoles en 2D, qu’avec la Super Nintendo, il reprend très largement les codes des titres cultes de cette dernière. Difficile de ne pas penser à la progression de Super Metroid, à la cape et la monture (ici inversées) de Super Mario World, ou encore à l’ambiance de Zelda. Pourtant, Owlboy, si l’on ose dire, vole aussi de ses propres ailes.

Sur Steam, 25 euros, tout public.

Les jeux de genre

  • Tyranny, jeu de rôle méchamment fin

Merveilleusement bien écrit, « Tyranny » permet, fait rare, d’incarner un méchant crédible. | Obsidian

Le nouveau jeu de rôle à l’ancienne des développeurs de Fallout New Vegas vous met dans la peau d’un officier au sein d’une armée impériale censée mettre au pas une province rénégate. Sans doute pour la première fois dans un jeu vidéo, on incarne un méchant crédible, un personnage du mauvais côté de la barrière mais qui a des motivations – pas un psychopathe. Comme d’habitude avec le studio Obsidian, c’est riche et merveilleusement bien écrit, tellement bourré de choix et de conséquences qu’on en vient même à se demander comment cela est techniquement possible, tout en étant moins indigeste et laborieux que son précédent jeu, Pillars of Eternity.

Sur Steam, 45 euros, déconseillé aux mineurs.

  • Planet Coaster, bac à sable de montagnes russes

« Planet Coaster » permet de fabriquer des montagnes russes, et convoque le souvenir de « Rollercoaster Tycoon ». | Frontier Developments

Planet Coaster est le successeur spirituel du cultissime Rollercoaster Tycoon, d’ailleurs développé par une partie de l’équipe d’origine. Coïncidence : le même mois, un Rollercaster Tycoon World est sorti aussi, conçu par des gens qui, eux, disposent de la licence mais n’ont aucun rapport avec l’équipe originelle. La différence entre les deux, c’est que Planet Coaster est un excellent bac à sable (à défaut d’être un grand jeu de gestion), là où Rollercoaster Tycoon World est une sombre bouse.

Sur Steam, 45 euros, tout public.

  • Genital Jousting, le « Smash Bros. » de la quéquette

« Genital Jousting » a la particularité de mettre en scène des phallus dotés d’anus. | Free Lives

Les Sud-Africains du studio Free Lives sont décidemment des gens étonnants. Après avoir mis en scène des parodies de Rambo, de Robocop, d’Ellen Ripley et de Chuck Norris dans Broforce, ils s’attaquent cette fois à la difficile question des zizis. Dans ce jeu multijoueur – idéal pour les soirées pizzas entre amis – on incarne un phallus costumé et doté d’un anus. Le but du jeu : pénétrer, et se faire pénétrer – de manière consentante – pour gagner le maximum de points. A ne peut-être pas mettre en toutes les mains, mais définitivement bon enfant.

Sur Steam, 5 euros, déconseillé aux mineurs.