Documentaire sur France 5 sur 20 h 50

Djedda Tower, de 1001 mètres de haut, en Arabie Saoudite | ©2P2L

Depuis des millénaires, l’homme n’a eu de cesse de construire des bâtiments toujours plus haut. Des pyramides d’Egypte, en passant par les cathédrales françaises, les gratte-ciel de Chicago et de New York, et jusqu’à la Burj Khalifa à Dubaï, qui culmine à 828 mètres, Richard Taillet, professeur de physique à l’université Savoie Mont-Blanc, nous emmène à travers le monde pour retracer les principales étapes de cette conquête du ciel, dans la nouvelle case « Science grand format », que propose France 5 depuis la rentrée.

Aujourd’hui, les méga-tours, qui fleurissent particulièrement en Asie et au Moyen-Orient, sont imaginées par des architectes qui font de savants calculs avant de poser la première pierre. Hier, les bâtisseurs tâtonnaient afin d’élever des édifices sans cesse plus hauts. Avant d’édifier la pyramide de Khéops, les hommes avaient fait de nombreux essais, ainsi qu’en témoignent les bâtiments aux formes imparfaites qui sont encore debout.

Au Moyen Age, les constructeurs ne disposaient toujours pas d’outils techniques et scientifiques pour construire des cathédrales chaque fois plus imposantes et dont la hauteur fut inégalée pendant plus d’un demi-millénaire. Au milieu du XIXe siècle, l’homme put reprendre son ascension vers le ciel grâce à l’utilisation de poutrelles de métal et… à la création de l’ascenseur. Désormais, certains envisagent pour les prochaines années des tours qui dépasseraient le kilomètre de hauteur.

De la mythique tour de Babel à la Djedda Tower, de 1001 mètres de haut, en Arabie Saoudite, au fil des siècles, les constructions sont devenues de plus en plus vertigineuses... | ©2P2L

A chaque étape de son voyage, Richard Taillet rencontre des historiens, des scientifiques et des chercheurs qui nous expliquent dans quelles conditions ont été construits ces bâtiments hors normes. Qu’il s’agisse des pharaons d’Egypte, des évêques du Moyen Age ou des chefs d’entreprise de la fin du XIXe siècle, cette course à la hauteur a souvent été une façon de démontrer sa puissance. Mais elle fut aussi la conséquence d’accidents, et le grand incendie de Chicago en octobre 1871 a favorisé l’émergence de gratte-ciel sans cesse plus hauts. Aujourd’hui, c’est le manque de place qui explique la prolifération d’immeubles toujours plus hauts dans les métropoles. En raison de l’exiguïté de son territoire, Hongkong détient par exemple le record de tours. Ce mouvement devrait s’intensifier dans les prochaines années. Au début du XIXe siècle, seuls 2 % de la population habitaient dans les villes, or cette proportion devrait grimper à 80 % d’ici à la moitié du XXIe siècle.

En dépit d’un commentaire au ton parfois agaçant et de certains tics de mise en scène qui conduisent à quelques longueurs, le périple que nous propose Richard Taillet reste passionnant et donne, pour qui y est sujet, le vertige. On ne peut qu’être admiratif devant les dimensions impressionnantes de la cathédrale de Beauvais, même si elle dut être reconstruite par endroits. On est pris également par l’ivresse des sommets quand on se retrouve perché au 150eétage de la tour Burj Khalifa. Et l’on est presque parcouru de frissons lorsque l’on voit que certains architectes japonais imaginent une tour où pourrait vivre un million de personnes et qui culminerait à 4 000 mètres, dépassant ainsi le mont Fuji.

Bâtir toujours plus haut, écrit et réalisé par Emmanuelle Sudre et Alex Badin (Fr., 2016, 90 min).