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A moins de 48 heures d’une nouvelle assemblée générale, la tension monte d’un cran chez SoLocal. Les dirigeants de l’ex-PagesJaunes souhaitent faire adopter un plan de désendettement, qui permettrait de faire passer le fardeau financier de l’entreprise de 1,1 milliards d’euros à 400 millions d’euros. Mais ce plan ne suscite pas l’accord de tous les actionnaires, qui le jugent insuffisamment généreux à leur égard, et encore trop favorable aux créanciers de l’entreprise.

L’un des petits actionnaires, Didier Calmels, qui revendique « 3 % du capital », déposera jeudi 15 décembre un référé devant le tribunal de commerce de Nanterre afin de demander le report de l’assemblée générale. « Nous n’avons pas suffisamment d’informations sur cette AG. On menace de dépôt de bilan si le plan n’est pas voté. On entend dire que des repreneurs pourraient venir mais on ne sait pas dans quelles conditions », explique-t-il.

Remise à plat des négociations

De fait, dans les conditions actuelles, pas sûr que les actionnaires frondeurs réussissent à faire capoter le plan lors de l’AG de jeudi, même si Didier Calmels a prévu de représenter, de concert avec d’autres petits porteurs, tels que Benjamin Jayet, 10 % du capital. Les dirigeants se sont montrés plutôt confiants sur l’issue de l’AG. Les petits porteurs avaient déjà voté contre un premier plan de désendettement en octobre dernier. Mais depuis, les conditions de ce dernier ont été améliorées. Pas assez au goût de certains, qui souhaitent de nouveau une remise à plat des négociations. Encore doivent-ils convaincre la majorité des actionnaires. Ce qui est loin d’être acquis. « Les gens ont peur, et ne savent plus quoi voter », admet Didier Calmels.

« Le 15 au soir, si le plan n’est pas voté, les créanciers peuvent demander le remboursement immédiat de la dette. Dans tous les cas, ils auront la main sur l’entreprise », affirme Jean-Pierre Rémy, le directeur général, qui pointe le risque d’une faillite de l’entreprise. « Les créanciers ne le feront jamais, ils ont trop à perdre », affirme pour sa part Didier Calmels. Une épée de Damoclès qui pend au dessus de la tête de 4 400 salariés.