Rex Tillerson, PDG d’ExxonMobil, est pressenti pour devenir le secrétaire d’Etat américain. | DANIEL KRAMER / REUTERS

En pleines querelles sur les cyberattaques russes dans l’élection américaine et sur fond de tensions avec la Chine, le président élu américain Donald Trump annoncera mardi 13 décembre le nom de son secrétaire d’Etat. Le dernier poste important de son administration pas encore pourvu pourrait être attribué à Rex Tillerson, le directeur général d’ExxonMobil.

D’autres candidats potentiels ont été cités, comme l’ancien chef de la CIA David Petraeus ou le sénateur Bob Corker, mais ils ne sont plus guère mentionnés. Une certitude : ce ne sera pas Mitt Romney. L’ancien gouverneur du Massachusetts a annoncé son retrait de la course lundi soir. L’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, fidèle de Donald Trump qui espérait voir sa loyauté récompensée par ce poste prestigieux, a lui aussi officiellement renoncé le 9 décembre.

Un proche de Poutine pressenti

Selon plusieurs médias américains, c’est bien Rex Tillerson, le patron du géant pétrolier ExxonMobil, qui tiendrait la corde pour devenir la voix de la diplomatie américaine. Agé de 64 ans, il entretient d’étroites relations d’affaires avec Vladimir Poutine, qui lui a remis en 2013 la décoration russe de l’ordre de l’Amitié.

Le choix de M. Tillerson irait dans le sens de la volonté affichée par M. Trump, durant sa campagne, d’améliorer les relations entre les Etats-Unis et la Russie, mises à l’épreuve ces dernières années, notamment au sujet de la guerre en Syrie.

Lundi, plusieurs parlementaires appartenant aux deux bords de l’échiquier politique ont fait part de leur préoccupation devant la perspective de le voir occuper ce poste prestigieux. « Etre un ami de Vladimir n’est pas une caractéristique que j’espère chez un secrétaire d’Etat », a commenté le sénateur républicain Marco Rubio.

John McCain, candidat malheureux à la présidentielle de 2008 et sénateur républicain influent, s’est également dit préoccupé par la proximité existant entre Rex Tillerson et Vladimir Poutine. « J’ai des inquiétudes. Il est de notoriété publique qu’il a une relation très étroite avec Vladimir Poutine », a souligné le sénateur de l’Arizona.

Un vote du Sénat

Des réserves qui n’augurent pas d’un passage aisé devant le Sénat, qui devra confirmer cette nomination par un vote. Or le Congrès, à majorité républicaine, va bien enquêter sur les cyberattaques et les interférences russes dans l’élection présidentielle états-unienne, accentuant la pression contre Moscou alors même que Donald Trump tente de s’en rapprocher.

Le secrétaire d’Etat retenu par M. Trump aura un autre sujet brûlant à traiter dès son entrée en fonction le 20 janvier : les relations avec la Chine. Depuis le début du mois, Donald Trump a en effet multiplié les déclarations embarrassantes pour Pékin, qui avait pourtant semblé accueillir avec bienveillance son élection le 8 novembre.