La nationalité française sera accordée plus facilement aux tirailleurs sénégalais
La nationalité française sera accordée plus facilement aux tirailleurs sénégalais
Le Monde.fr avec AFP
François Hollande s’est engagé à assouplir les conditions d’octroi de la nationalité française à ces soldats qui ont combattu dans les rangs de l’armée.
« J’ai demandé qu’il y ait des instructions très claires qui soient données pour qu’il y ait toutes les facilités pour leur permettre d’accéder à la nationalité française », a déclaré le chef de l’Etat à l’issue d’un entretien à Paris, mardi 20 décembre, avec le président sénégalais Macky Sall, en visite d’Etat à Paris.
« C’est eux qui formeront cette demande mais on compte bien marquer la reconnaissance. Il n’y a pas plus belle reconnaissance que de pouvoir accueillir ces anciens combattants dans la nationalité française », a ajouté François Hollande.
Les tirailleurs sénégalais, terme qui regroupe les soldats recrutés dans les colonies françaises d’alors, en Afrique subsaharienne et à Madagascar, ont été engagés aux côtés de la France dans ses différentes opérations militaires de 1857 à 1960.
180 000 mobilisés en Afrique subsaharienne
Au début de la Seconde guerre mondiale, le corps des tirailleurs sénégalais comptait près de 180 000 mobilisés. Plusieurs milliers d’entre eux ont aussi combattu au sein de l’armée française lors des guerres coloniales d’Indochine ou d’Algérie.
Une pétition appelant à la naturalisation des rares survivants, lancée le 10 novembre, a recueilli plus de 60 000 signatures, dont celles de l’acteur Omar Sy, du comédien Jamel Debbouze et de l’ancien ministre et président de l’Institut du monde arabe Jack Lang.
La pétition a été lancée par une élue socialiste de Bondy, en banlieue parisienne, Aïssata Seck, elle-même petite-fille de tirailleurs sénégalais, qui suit depuis plusieurs années les demandes de naturalisation déposées par ces anciens soldats.
Refus systématique
« Sur les 30 ayant entrepris ces démarches à Bondy, 29 ont essuyé un refus », indiquait-elle en novembre à l’AFP, en soulignant notamment la difficulté de fournir des documents d’état civil pour ceux nés dans des villages où les registres de naissance n’existaient pas.
Tout en regrettant une annonce « tardive » à accueillir avec « prudence » pour ces hommes très âgés, l’association bordelaise Mémoires et Partages qui militait pour cette reconnaissance de la France envers ses anciens soldats, a salué un « pas significatif ».
France. Histoire. Première Guerre mondiale. - Tirailleurs sénégalais. 1914. Carte postale.
« L’absurde, inefficace et injuste obligation de résidence qui est faite à ces anciens combattants », contraints de demeurer en France pour pouvoir toucher leur pension, « prendra ainsi fin. Et ces hommes pourront finir tranquillement leurs existences auprès de leurs familles », a estimé le directeur de cette association, Karfa Sira Diallo, dans un communiqué.
Moins d’un millier de ces anciens soldats vivent aujourd’hui en France et pourraient bénéficier de cette mesure, selon les autorités françaises.