Quatre-vingt-treize professionnels des médias tués en 2016, selon la FIJ
Quatre-vingt-treize professionnels des médias tués en 2016, selon la FIJ
Le Monde.fr avec AFP
Ce nombre recense les victimes d’attaques ciblées, d’attaques à la bombe et de tirs croisés.
Quatre-vingt-treize journalistes et employés de médias ont été tués en 2016 lors d’incidents liés à leur travail, soit une vingtaine de moins qu’en 2015, a fait savoir vendredi 30 décembre la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Un bilan de Reporters sans frontières (RSF) publié une dizaine de jours plus tôt faisait état de cinquante-sept journalistes tués dans le monde en 2016 en raison de leur profession.
A la date du 29 décembre, la FIJ a enregistré la mort de quatre-vingt-treize journalistes ou membres de médias tués lors d’attaques ciblées, attaques à la bombe ou dans des tirs croisés, et vingt-neuf morts dans deux accidents d’avion, en Colombie et en Russie, soit un total de cent vingt-deux morts.
Un bilan en baisse
C’est dans le monde arabe et au Moyen-Orient qu’il y a eu le plus grand nombre de morts, avec trente homicides, suivis de l’Asie-Pacifique, avec vingt-huit meurtres, de l’Amérique latine avec vingt-quatre, de l’Afrique avec huit et de l’Europe avec trois meurtres, a relevé la FIJ, qui compte six cent mille membres dans cent quarante pays, et dont le siège est à Bruxelles.
Les pays avec les chiffres les plus élevés en matière de travailleurs des médias tués sont l’Irak (15), l’Afghanistan (13), le Mexique (11), le Yémen (8), le Guatemala (6), la Syrie (6), l’Inde (5) et le Pakistan (5).
Bien que les chiffres de 2016 soient en baisse par rapport aux années précédentes – cent douze en 2015 –, la FIJ, plus grande organisation de journalistes au monde, « met en garde contre une certaine complaisance » et évoque des « menaces grandissantes, des intimidations, de l’autocensure, qui témoignent que les atteintes à la liberté de la presse restent à un niveau inquiétant ».
« Peu de place au réconfort »
« Toute diminution de la violence contre les journalistes et le personnel des médias est toujours la bienvenue, mais ces statistiques (…) laissent peu de place au réconfort et à l’espoir de voir la fin de la crise de sécurité dans le secteur des médias », a déclaré le président de la FIJ, le journaliste belge Philippe Leruth, cité dans le communiqué.
« Il ne doit pas y avoir d’impunité pour ces crimes. »
L’un des attentats les plus meurtriers fut l’attaque en janvier par les talibans d’un minibus de la chaîne afghane Tolo TV, qui a tué sept journalistes et personnels techniques. Le bilan de la FIJ n’est sans doute que provisoire, puisque l’association ne comptabilise que les morts confirmés. « Un cas emblématique est la disparition du journaliste burundais Jean Bigirimana, dont le sort reste inconnu presque six mois après sa disparition », souligne à cet égard la fédération.