Détention prolongée en Egypte pour un journaliste d’Al-Jazira
Détention prolongée en Egypte pour un journaliste d’Al-Jazira
Le Monde.fr avec AFP
Mahmoud Hussein est accusé d’incitation à la violence, de publication de fausses informations et d’appartenance au mouvement des Frères musulmans.
Mahmoud Hussein, un Egyptien de 51 ans qui travaille au siège d’Al-Jazira à Doha, a été arrêté le 23 décembre. | FAISAL AL-TAMIMI / AFP
Le parquet égyptien a prolongé de deux semaines, mercredi 4 janvier, la détention d’un journaliste égyptien de la télévision qatarie Al-Jazira accusé d’incitation à la sédition contre l’Etat et de diffusion de fausses informations, a indiqué une source judiciaire.
Mahmoud Hussein, un Egyptien de 51 ans qui travaille au siège d’Al-Jazira à Doha, a été arrêté le 23 décembre, trois jours après son retour en Egypte pour des congés en famille. Il avait été interrogé dans un premier temps à son arrivée à l’aéroport du Caire puis relâché.
La chaîne qatarie est accusée par les autorités égyptiennes de soutenir le mouvement des Frères musulmans, considéré comme une organisation « terroriste » en Egypte.
Le ministère égyptien de l’intérieur a ainsi accusé le journaliste d’être impliqué dans un « complot » d’Al-Jazira destiné à « fomenter la discorde et inciter [à la sédition] contre les institutions de l’Etat, ainsi que dans la diffusion de fausses informations et la fabrication de reportages et documentaires ».
Sans « céder à la pression »
La chaîne de télévision avait diffusé, en novembre 2016, un documentaire où des anciens conscrits se confiaient sur le service militaire obligatoire en Egypte, s’attirant les critiques des médias égyptiens.
« Al-Jazira fait son travail de façon professionnelle », s’est défendu son directeur Yasser Abou Hilala, en affirmant que l’arrestation de son journaliste ne l’empêcherait pas de continuer à couvrir l’Egypte, sans « céder à la pression » des autorités.
En 2013, l’Egypte avait déjà arrêté et emprisonné trois autres journalistes de la chaîne, dont un Canadien et un Australien, soulevant une vague de protestation internationale. Ils avaient finalement été libérés en 2015.