La diplomatie des Tweet… et des clash
La diplomatie des Tweet… et des clash
M le magazine du Monde
Berné par une fausse information, le ministre pakistanais de la défense a utilisé Twitter pour menacer Israël d’une riposte nucléaire. Retour sur quelques Tweet bien sentis qui ont frôlé l’incident diplomatique.
Décembre 2016 : le Pakistan s’emballe contre Israël
Khawaja M. Asif, le ministre pakistanais qui s’emballe bien trop vite sur Twitter. | Adrian Dennis/AFP
Après avoir lu l’article d’un site parodique affirmant qu’Israël menaçait le Pakistan de frappes nucléaires, le ministre pakistanais de la défense a répliqué le 23 décembre sur Twitter (Tweet retiré depuis) : « Israël oublie que le Pakistan dispose aussi de l’arme nucléaire. » Son homologue israélien a immédiatement démenti : « L’information à laquelle se réfère le ministre pakistanais est entièrement fausse. »
Décembre 2016 : Trump s’acharne contre la Chine
Donald Trump, totalement impulsif et complètement addict à Twitter. | Evan Vucci/AP/Sipa
Le 4 décembre, quelques jours après son échange téléphonique avec la présidente taïwanaise, Donald Trump a de nouveau froissé Pékin en postant une série de Tweet critiquant la politique de change et les projets militaires chinois. Cet usage compulsif et brouillon de Twitter avait été moqué par Barack Obama : « S’il ne peut maîtriser son compte Twitter, comment pourra-t-il gérer le code de tir nucléaire ? »
Août 2016 : Renzi recadre Erdogan
Attention, Matteo Renzi n’aime pas qu’on le provoque. | Marco Provvisionatao/Ipa press/Sipa
Son fils aîné faisant l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent en Italie, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’en est pris aux juges italiens qui, selon lui, feraient mieux de « s’occuper de la Mafia ». Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, a répondu sèchement sur Twitter : « Dans ce pays, les juges suivent la loi et la Constitution italienne, pas le président turc. Cela s’appelle l’État de droit. »
Novembre 2015 : Tsípras tire sur l’aviation turque
Pour Aléxis Tsípras, le premier ministre grec, l’envie de railler les troupes turques était trop forte. | Kostas Baltas/Intime News/Sipa
Après le crash d’un avion russe abattu par les Turcs, Aléxis Tsípras a twitté être heureux que les pilotes grecs ne soient pas aussi nerveux que leurs voisins, qui violent fréquemment l’espace aérien grec. Alors qu’un accord européen venait d’être signé pour juguler la crise migratoire, le premier ministre turc Ahmet Davutoglu a répliqué que ces « commentaires [n’étaient] pas en phase avec l’esprit du jour ». Ils ont d’ailleurs disparu rapidement du compte Twitter anglais du premier ministre grec.
Août 2014 : le Canada raille la Russie
Sergueï Choïgou a peu goûté la plaisanterie de la délégation canadienne à l’OTAN. | Michael Klimentyev/Sputnik
Pour se moquer de Sergueï Choïgou, ministre russe de la défense affirmant que ses troupes s’étaient retrouvées en Ukraine par erreur, le compte Twitter de la délégation canadienne de l’OTAN a posté une carte censée venir en aide aux Russes égarés. La Russie y est colorée en rouge et l’Ukraine en gris avec la mention « Pas la Russie ». Sergueï Choïgou a répondu avec sa propre carte intégrant la Crimée à son territoire.