Le métro aérien devant Notre-Dame-de-Paris, le 21 octobre 2013 à Paris. | JOEL SAGET / AFP

La mesure voulue par l’ancien président (PS) de la région Ile-de-France n’est pas du goût de sa successeure. Valérie Pécresse (Les Républicains) proposera mercredi 11 janvier au Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF), de ne plus instaurer la gratuité des transports publics en cas de pic de pollution, mais de proposer un forfait jour à tarif réduit, a-t-on appris mardi auprès de la région.

  • Ce que souhaite Valérie Pécresse

Mme Pécresse doit proposer mercredi aux administrateurs du STIF, qu’elle préside, la mise en place d’un nouveau titre de transport utilisable en cas de pic de pollution. Il s’agit d’un ticket forfait journée à 3,80 euros, valable pour toutes les zones, a expliqué la région Ile-de-France, confirmant une information du Parisien.

  • Qu’est-ce qui motivait cette gratuité ?

Jusqu’à présent, en cas de pollution, la région Ile-de-France mettait en place la gratuité des transports en commun dès que la circulation alternée était instaurée par les pouvoirs publics. Au bout de quatre jours consécutifs de prévisions d’émissions de particules fines supérieures au « seuil d’information du public » (fixé à 50 microgrammes/m3), on passait alors en « seuil d’alerte » (80 µg/m3), permettant l’instauration de mesures coercitives.

  • En quoi les règles ont-elles changé ?

Mais la réglementation a été durcie depuis la mi-décembre. Désormais, c’est seulement après deux jours consécutifs de prévisions de dépassement du seuil d’information (50 µg/m3), qu’on passera en seuil d’alerte, permettant la mise en place de la circulation alternée. Ce qui va donc entraîner une augmentation du nombre de jours de circulation alternée, estimée autour de vingt jours par an.

  • Combien est-ce que ça coûte ?

Pour le STIF, une seule journée de gratuité des transports en commun coûte près de 4 millions d’euros. « Six jours de gratuité [en décembre] ont coûté 23 millions », précise la région. Si le nombre de jours de gratuité montait à vingt par an, cela constituerait un manque à gagner annuel de 80 millions d’euros, soit « le prix de cent soixante bus électriques », précise-t-on de même source.

  • Ce que propose Valérie Pécresse

Pour garder le principe de la gratuité en cas de pic de pollution, « il faut que quelqu’un paye. L’Etat ? Les collectivités territoriales ? », questionne la région.

« Si on ne peut pas maintenir la gratuité, la réglementation permet qu’on établisse un tarif spécifique en cas de pollution. C’est ce que va proposer Mme Pécresse. »

Le forfait journée à 3,80 euros (soit le prix de deux tickets de métro), sera moins élevé que le forfait jour classique (entre 7,30 euros pour les zones 1-2 et 17,30 euros pour toutes les zones). Le manque à gagner de la région serait alors de 500 000 euros par jour.