Un Afghan inspecte une maison détruite, à Kunduz, le 4 novembre 2016. | © NASIR WAKIF / REUTERS

Les forces américaines ont publié un rapport d’enquête sur le bombardement qui avait tué 33 civils afghans et fait 27 blessés le 3 novembre 2016 dans le village de Boz Qandahari, dans la périphérie de Kunduz, la grande ville commerçante frontalière du Tadjikistan.

Cette nouvelle bavure de l’armée américaine, quatorze mois après le bombardement de l’hôpital de Kunduz géré par Médecins sans frontières, en octobre 2015 (42 morts parmi le personnel et les patients), avait provoqué la colère des habitants et déclenché des manifestations dans la ville, régulièrement cible d’offensives des talibans.

Multiples enquêtes

« Quelles que soient les circonstances, je déplore la mort d’innocents », a déclaré le général américain John Nicholson. « L’enquête a montré que les forces américaines avaient agi en état de légitime défense, en accord avec le droit de la guerre et dans le respect des règles » et « qu’aucun civil n’avait été vu ou identifié pendant la bataille », argue dans un communiqué la mission de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en Afghanistan, Resolute Support. Cette mission sous commandement américain est très majoritairement composée de 8 500 hommes de l’armée américaine.

« Les civils qui ont été tués ou blessés se trouvaient sans doute à l’intérieur des bâtiments depuis lesquels les talibans ouvraient le feu », affirme le rapport. L’opération, rappelle le texte, « visait à capturer des dirigeants talibans responsables de l’offensive d’octobre contre Kunduz. Elle a été menée par les forces spéciales afghanes avec un nombre limité de conseillers et effectifs de soutien américains ». Au cours des combats, deux militaires américains et trois militaires afghans avaient aussi été tués.

Après ce bombardement, le président afghan, Ashraf Ghani, avait critiqué les talibans qui avaient, selon lui, choisi d’utiliser des femmes et des enfants comme boucliers humains. Il avait aussi annoncé le lancement d’une enquête par les autorités afghanes. L’Organisation des Nations unies avait, pour sa part, annoncé une enquête indépendante. Ses conclusions devraient être présentées d’ici à la fin du mois de janvier.