UN CONCERT : Pierre de Bethmann Medium Ensemble, au New Morning

Sélectionné dans notre Top 5 des « meilleurs » albums de l’année 2016, Exo (Aléa/Socadisc) du pianiste Pierre de Bethmann, avec son Medium Ensemble, va prendre vie sur scène à l’occasion d’une poignée de concerts annoncés d’ici fin mai. Et tout d’abord au New Morning, à Paris, samedi 21 janvier. Avec huit vents, dont une clarinette basse, un cor, un bugle, qui donnent une couleur particulière à cette musique raffinée et expressive, De Bethmann aux claviers, la chanteuse Chloé Cailleton, la musicalité du duo rythmique de Simon Tailleu (contrebasse) et Karl Jannuska (batterie). De Bethmann sera aussi au Fil-Scène de musiques actuelles à Saint-Etienne, dimanche 29 janvier, pour le festival Les Jazzeries d’hiver, mais cette fois en trio. Sylvain Siclier

New Morning, 7-9, rue des Petites-Ecuries, Paris 10e. Mo Château-d’Eau. Samedi 21 janvier, à 20 h 30. 27,50 €.

UNE VIDÉO : Frànçois & the Atlas Mountains, “Le grand dérèglement”

Frànçois & The Atlas Mountains - Grand Dérèglement (Official Video)
Durée : 03:08

Piano Ombre, troisième album du groupe Frànçois & The Atlas Mountains, paru en 2014, était aussi celui de l’ouverture vers de nouveaux horizons tant musicaux que géographiques. La formation pop débridée, signée sur le prestigieux label anglais Domino, a ensuite effectué une longue tournée hors des frontières hexagonales jusqu’en Afrique et au Moyen-Orient. Forcément, leur quatrième album, Solide mirage, qui paraîtra le 3 mars, sera imbibé de ces nouvelles expériences. L’album a été enregistré au Jet Studios bruxellois, situé dans le quartier de Molenbeek, très médiatisé depuis les attentats de Paris. Il a été produit par Ash Workman, qui officiait déjà sur Piano Ombre, tandis que les arrangements de cordes sont signés par le très talentueux canadien Owen Pallett (Arcade Fire).

De fait, la teneur de l’album s’annonce plus engagée, comme en témoigne Dérèglement majeur, le premier single dévoilé, accompagné d’une vidéo. Tournée symboliquement dans l’enceinte du Palais de justice de Bruxelles, on y suit les pas rythmés du chanteur François Marry et du danseur Mohammed Okal, un ambulancier palestinien qui a fui Gaza avec sa famille. Tous deux évoluent dans ce lieu immense sur les mouvements de dabké, une danse traditionnelle folklorique du Moyen-Orient. « La chanson parle des grands changements de notre monde qui déplacent des populations et forcent les plus faibles à s’adapter à un mode de vie ardu et violent, déclare le groupe. Filmer des danses dabké dans un lieu aussi emblématique que le Palais de justice de la capitale de l’Europe est une manière d’attirer l’attention sur le côté positif de ces mutations. » Franck Colombani

UN MAGAZINE : « Magic » de retour dans les kiosques

Couverture du no 202 du magazine « Magic », nouvelle formule depuis janvier 2017. | DR

Après la parution de son numéro 201, en avril 2016, le magazine musical Magic avait été mis en sommeil pour quelques mois. Avant qu’une nouvelle équipe n’annonce, fin août, un retour probable dans les kiosques début 2017. C’est le cas depuis le 12 janvier, avec une nouvelle formule à parution bimestrielle, une équipe en grande partie constituée d’« anciens » et Vincent Théval, au sein de Magic depuis bientôt quinze ans, au poste de rédacteur en chef. Le magazine s’articule sur trois parties. Au début, un ensemble « repérages », avec des points sur des nouveaux venus et surtout un important cahier critique d’albums, de jeunes pousses comme de vénérables de la pop, du rock, de la chanson, du jazz etc.

Au centre, sous l’étiquette « revue » les entretiens, dossiers, articles de fonds – dans ce numéro The XX, par ailleurs en couverture, Shannon Wright, Jim Jarmusch, Aquaserge, Foxygen… A la fin, « rembobinages », consacré à l’histoire de la musique à l’occasion de réédition d’albums, de livres, divers sujets – Sun Ra, Stevie Nicks, la pop éthiopienne des années 1970 et 1980, Kate Bush, Alex Chilton… S. Si.

Magic, nouvelle formule, janvier-février 2017 no 202, 130 p., 8 euros.

UN DOCUMENTAIRE : « David Bowie, les cinq dernières années » sur Arte

Durant les cinq dernières années de sa vie, David Bowie a sorti deux albums salués unanimement, The next day (2013), le posthume Blackstar (2016) ainsi que la comédie musicale Lazarus. | DR

Un an après la mort de l’icône rock britannique David Bowie, le 10 janvier 2016 à l’âge de 69 ans, la chaîne franco-allemande Arte propose un documentaire inédit en France lui rendant hommage. Intitulé The Last Five Years, ce film produit par la BBC (diffusé en Angleterre le 7 janvier) se concentre sur les cinq dernières années de la vie du Thin White Duke. Une période particulièrement créative durant laquelle il a sorti deux albums salués unanimement, The Next Day (2013) et Blackstar (2016), ainsi que la comédie musicale Lazarus qu’il a imaginée pour Broadway. Le réalisateur anglais Francis Whately, déjà auteur du documentaire Five Years, en 2013, a rassemblé à cette occasion des archives rares et des images inédites, qui nous plongent notamment dans les coulisses des sessions d’enregistrement des albums.

Il donne aussi la parole aux musiciens et collaborateurs qui ont côtoyé de près le chanteur au cours de ses ultimes années, notamment son fidèle producteur Tony Visconti, le pianiste Mike Garson, la bassiste Gail Ann-Dorsey, les guitaristes Gerry Leonard et Earl Slick, ou encore la compositrice et arrangeuse Maria Schneider. Parmi les quelques alléchantes révélations distillées, celle du Johan Reck, le réalisateur du clip Lazarus, qui affirme que le chanteur savait qu’il était en phase terminale de son cancer du foie pendant le tournage de la vidéo, en novembre 2015. Une déclaration qui dément la théorie selon laquelle Lazarus n’était pas la mise en scène de sa propre mort. Le documentaire de 90 minutes, diffusé le 13 janvier, est visible en ligne sur Arte + 7 jusqu’au 12 février. F. C.

UN OPÉRA : le retour de Jonas Kaufmann dans « Lohengrin » de Wagner

Jonas Kaufmann dans le rôle-titre du « Lohengrin » de Wagner, mis en scène par Claus Guth. | DR

Après un repos forcé de presque quatre mois pour cause d’avarie vocale, le grand ténor allemand Jonas Kaufmann fera sa rentrée le 18 janvier à l’Opéra Bastille, dans le magnifique Lohengrin, mis en scène par Claus Guth, qui fit l’ouverture de La Scala de Milan en 2012. Beau et fragile, puissant et émouvant, le plus grand Lohengrin actuel devrait une nouvelle fois user du pouvoir hallucinant de sa voix automnale. A ses côtés, un casting luxueux, la fauve Ortrud d’Evelyn Herlitzius, le Heinrich souverain de René Pape, la lumineuse Elsa de Martina Serafin et le Telramund de Wolfgang Koch, sous la direction éclairée de Philippe Jordan. Marie-Aude Roux

Opéra Bastille, Paris 12e. Du 18 janvier au 18 février. Tél. : 08-92-89-90-90. De 5 € à 228 €.