Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle 2017 participe à un meeting de campagne à Lille, samedi 14 janvier 2017 - 2017©Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde | JEAN CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH_POLITICS POUR LE MONDE

Emmanuel Macron presse le pas. Surfant sur la vague qui semble actuellement porter sa candidature présidentielle, il pose un nouveau jalon dans la construction de son mouvement en lançant le processus de désignation de candidats aux élections législatives. « En Marche ! présentera 577 candidats, dans le but de construire une majorité présidentielle », a-t-il affirmé jeudi 19 janvier, à l’occasion d’une conférence de presse à son QG de campagne.

Le processus d’« appel à candidature » a été lancé immédiatement, chacun pouvant dès à présent s’inscrire en ligne. Une commission nationale d’investiture, composée de neuf membres adhérents d’En Marche !, qui se seront engagés eux-mêmes à ne pas être candidats, doit être constituée dans les prochains jours. Pour l’heure, il n’est pas précisé jusqu’à quelle date le dépôt de candidature sera ouvert. « Les investitures seront décidées par vagues successives, avec un objectif : construire une majorité de projet », a simplement indiqué M. Macron.

« Je ne sollicite pas le soutien de François Hollande »

L’objectif est clair : ceux qui veulent s’inscrire dans le mouvement doivent se décider sans tarder. « Il y a eu les mitterrandistes du 11 mai, il n’y aura pas les macronistes du 24 avril », résume Benjamin Griveaux, un des délégués nationaux d’En Marche !. M. Macron se dit prêt à accueillir les candidatures de parlementaires de « toutes les formations républicaines », socialistes, radicaux, écologistes, centristes et républicains. « Dès lors qu’ils se reconnaissent dans nos valeurs et notre action, ils sont les bienvenus pour porter les couleurs d’En Marche ! », assure-t-il. Mais le ralliement, c’est maintenant… En revanche, M. Macron récuse par avance tout « accord d’appareil », avec « quelque parti que ce soit ». « Je ne négocierai aucune circonscription contre un ralliement », a-t-il insisté.

L’ancien ministre de l’économie ne néglige pas pour autant les marques d’attention ou de sympathie qui lui sont prodiguées. Surtout quand elles viennent d’une ancienne candidate à l’élection présidentielle comme Ségolène Royal, qui a indiqué ne pas exclure un soutien à sa candidature. « Je me félicite qu’aujourd’hui des responsables politiques de toutes tendances considèrent qu’ils peuvent se rallier, d’une part, et qu’ils sont intéressés par ma démarche. Cela a été le cas de Ségolène Royal et je l’en remercie », a déclaré M. Macron, assurant avoir « toujours eu beaucoup de respect pour ce qui a été son parcours politique ».

Il s’est toutefois montré beaucoup moins empressé en ce qui concerne un éventuel geste de François Hollande en sa faveur. « Je ne sollicite pas son soutien ou son ralliement, a évacué celui qui fut pendant un peu plus de deux ans son secrétaire général adjoint à l’Elysée. Je pense que c’est une bonne chose que le président de la République reste dans une neutralité vis-à-vis de cette élection compte tenu des responsabilités qui sont les siennes, car il est le garant des institutions, dans une période extrêmement difficile pour notre pays. » Pas sût que l’intéressé apprécie l’hommage à sa juste valeur.