L’ultime médiation avant l’épreuve de force. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé avoir suspendu son opération militaire lancée jeudi 19 janvier pour contraindre Yahya Jammeh à céder le pouvoir, le temps d’une dernière tentative diplomatique menée par la Guinée.

Le président guinéen, Alpha Condé, se rend ainsi dans un premier temps en Mauritanie pour y rencontrer son homologue Mohamed Ould Abdel Aziz, qui avait mené la précédente mission auprès de M. Jammeh mercredi soir. Il ira ensuite dans la capitale gambienne Banjul, a expliqué le patron de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza.

« Hors de question qu’il reste sur place »

Un ultimatum a été donné à Yahya Jammeh qui a jusqu’à vendredi midi (heure locale) pour quitter le pays, a détaillé à la presse depuis Dakar M. de Souza. « Il est hors de question qu’il reste sur place », a-t-il précisé : « Ce qu’on lui pose c’est de partir. »

Si cette échéance n’était pas respectée, « les troupes [africaines postées à la frontière entre la Gambie et le Sénégal] vont passer à l’intervention militaire proprement dite », a-t-il ajouté. Pour l’heure, les soldats n’ont procédé qu’à quelques tirs de sommations, selon lui.

De son côté, la télévision d’Etat gambienne GRTS a annoncé jeudi soir l’arrivée vendredi d’une délégation de haut rang du Liberia, de Mauritanie, de Guinée et des Nations unies en vue d’un « dialogue pacifique pour trouver une solution à l’actuelle impasse politique », dans un communiqué officiel lu à l’antenne.