Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a augmenté de 0,2 % en 2016, avec 3 469 personnes tuées, soit 8 de plus que l’année précédente, a annoncé lundi 23 janvier Bruno Le Roux, ministre de l’intérieur.

Après les hausses enregistrées en 2014 (3 384 morts ; 116 tués de plus qu’en 2013, soit une hausse de 3,5 %) et 2015 (3 461 morts, 77 tués de plus qu’en 2014, soit une hausse de 2,3 %), la mortalité routière augmente en France pour la troisième année de suite, une première depuis 1972.

« L’année 2016 s’inscrit dans une tendance à la stabilisation, sans malheureusement cette rupture qu’on était en droit d’attendre de par notre engagement au cours des deux années de hausse de 2014 et 2015 », a déclaré M. Le Roux devant le Conseil national de sécurité routière. Le ministre a appelé « à poursuivre [les] efforts » pour atteindre l’objectif « ambitieux, réalisable, accessible » de passer sous la barre des 2 000 morts en 2020.

Après la hausse amorcée en 2014, le gouvernement a lancé deux plans en janvier 2015 (26 mesures) et octobre 2015 (22 mesures principales et 33 complémentaires) pour contrer le « relâchement des comportements » à l’origine de ces mauvais chiffres, selon Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur de l’époque.

« Un quinquennat funeste et historique »

Parmi ces mesures : l’interdiction du kit mains libres au volant, l’abaissement de la limite du taux d’alcool pour les conducteurs novices (0,2 g/l de sang), l’expérimentation de tests salivaires pour détecter les stupéfiants et l’augmentation du nombre de radars (500 supplémentaires d’ici à la fin de 2018 et 10 000 radars « leurres »).

« Ces chiffres confirment l’échec d’une politique de la procrastination. Les quelques mesures utiles ont été prises en fin de quinquennat », s’indigne Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. « C’est un quinquennat funeste et historique. Trente gouvernements successifs [depuis 1972] n’avaient pas réussi à accumuler trois années de mauvais résultats », ajoute-t-elle. Elle regrette un manque de « courage politique ».

Pour Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, « c’est une déception, parce qu’on était en baisse sur les onze premiers mois [− 0,5 % en novembre 2016 par rapport à novembre 2015] ». Ces trois années de hausse montrent qu’« il faut entrer dans une nouvelle ère, que le tout-répressif ne fonctionne plus », dit-il.