Force ouvrière bloque tout accord sur le travail dominical dans les hypermarchés Carrefour
Force ouvrière bloque tout accord sur le travail dominical dans les hypermarchés Carrefour
Le Monde.fr avec AFP
L’enseigne avait annoncé à la fin d’octobre sa volonté de négocier l’ouverture de ses magasins le dimanche, avançant des raisons économiques dans un contexte de concurrence.
« Aujourd’hui, la société évolue », les clients souhaitent pouvoir faire leurs courses le dimanche matin, a fait valoir la direction des hypermarchés Carrefour pour expliquer sa décision. | BULENT KILIC / AFP
Lors d’une consultation organisée à l’occasion de leur assemblée générale à Nantes, les syndicats Force ouvrière (FO) des hypermarchés Carrefour se sont prononcés mardi 24 janvier à une large majorité (85,72 %) contre le projet d’accord sur le travail le dimanche matin dans les grandes surfaces du groupe, barrant ainsi la voie à toute possibilité d’accord.
Selon les syndicats, Carrefour avait annoncé à la fin d’octobre sa volonté de négocier l’ouverture de ses hypermarchés le dimanche, remettant en question un accord d’entreprise qui, à la différence de concurrents comme Auchan ou Casino, verrouillait les ouvertures dominicales, exception faite des dimanches dits « du maire ».
« Aujourd’hui, la société évolue », les clients souhaitent pouvoir faire leurs courses le dimanche matin, a fait valoir la direction des hypermarchés Carrefour pour expliquer cette décision. Elle a aussi assuré que Carrefour n’entendait pas ouvrir tous ses hypermarchés tous les dimanches matin, même si l’accord devait s’étendre aux 191 hypermarchés Carrefour SAS, concernant quelque 60 000 salariés.
« Ce sujet est là, on ne peut pas y échapper »
« On a suivi notre tempo, on a consulté » les salariés du groupe, a déclaré Michel Enguelz, délégué central FO du groupe, et pour l’instant FO « n’est pas prête à franchir le pas » chez Carrefour. Mais « ce sujet est là, on ne peut pas y échapper », a-t-il dit à propos de l’ouverture dominicale, et la consultation a été l’occasion d’un « débat ».
Opposée comme la Confédération générale du travail (CGT) à ce projet d’accord, la Confédération française démocratique du travail (CFDT), qui a consulté plus de 10 200 salariés, a déjà fait part d’un résultat « sans appel » : « 94,51 % » d’entre eux se disent hostiles au travail dominical.
Les salariés des hypermarchés se sont mobilisés à plusieurs reprises depuis décembre, à l’appel de la CGT ou de la CFDT, pour protester contre les ouvertures le dimanche matin.
« Pour les salariés concernés qui cumulent déjà des conditions horaires particulièrement atypiques, des bas salaires, des conditions de travail dégradées, la remise en cause du repos dominical va aboutir à encore plus de contraintes, de souffrances, avec la remise en cause de notre modèle de société », a observé la CGT. La loi autorise les commerces alimentaires à ouvrir jusqu’à 13 heures.