Le Maison Blanche décrète le gel des emplois fédéraux
Le Maison Blanche décrète le gel des emplois fédéraux
LE MONDE ECONOMIE
Signée le premier jour de la première semaine de la nouvelle administration, l’ordonnance d’arrêt des embauches au niveau fédéral a pour avantage de plaire aux sénateurs républicains, qui réclament cette mesure depuis des années.
Donald Trump entouré des principaux dirigeants du Congrès à la Maison Blanche, lundi 23 janvier. (De gauche à droite: Mitch McConnell, chef de la majorité républicaine du Sénat, Chuck Schumer, chef des démocrates au Sénat, Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, et Steny Hoyer, chef des démocrates à la Chambre des représentants.) | NICHOLAS KAMM / AFP
Moins d’emplois publics, moins d’impôts et davantage de marges de manœuvre pour les entreprises privées. C’est le triple message qu’a envoyé Donald Trump, lundi 23 janvier, pour entamer sa première semaine au pouvoir.
Le président américain a ainsi signé une ordonnance décrétant le gel des embauches au niveau fédéral, à l’exception de l’armée. La réalisation de cette promesse de campagne est à même de cimenter la majorité républicaine au Sénat, qui appelle de ses vœux depuis des années une telle mesure. « Le président Trump ne perd pas de temps pour mettre en œuvre ses promesses », s’est félicité le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, dans un communiqué. En gelant les embauches fédérales, « il a fait un premier pas déterminant vers le contrôle de la bureaucratie à Washington. Nous avons hâte de travailler avec le président pour renforcer ces actions et offrir des résultats au peuple », a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt dans la matinée, M. Trump avait rencontré une douzaine de patrons de grandes entreprises, dont Mark Fields (Ford), Marillyn Hewson (Lockheed Martin), Alex Gorsky (Johnson & Johnson), Michael Dell (Dell) ou encore Elon Musk (Tesla), à qui il a promis des baisses d’impôts « massives ».
Supprimer des normes environnementales
Il a également annoncé qu’il allait « réduire les réglementations de 75 %. Peut-être davantage ». Le président a ainsi argumenté en prenant son propre exemple de chef d’entreprise, critiquant au passage les normes environnementales. « Le problème de la réglementation que nous avons aujourd’hui est que vous ne pouvez rien faire (…), c’est devenu hors de contrôle », a-t-il déclaré, ajoutant :
« J’ai reçu beaucoup de récompenses pour l’environnement mais certains de ces trucs rendent impossible de construire quoi que ce soit. »
L’ancien magnat de l’immobilier promet « une réglementation qui sera tout aussi forte, tout aussi bonne et tout aussi protectrice pour les gens que celles que nous avons aujourd’hui », a-t-il encore prétendu.
Le but affiché : doper les investissements et l’emploi. « Quand vous voudrez développer vos usines ou (…) construire une usine géante (…), vous obtiendrez les autorisations très rapidement », a assuré M. Trump. En revanche, il a réitéré ses menaces en matière de délocalisation.
Le PDG de Dow Chemical, Andrew Liveris, a déclaré à l’issue de la réunion que les patrons avaient « pas mal » discuté de cette question avec Donald Trump en lui expliquant « quels secteurs pourraient être aidés ou pénalisés » par une telle mesure. « Je vais prendre le président au mot sur ce point, a ajouté M. Liveris. Il ne va rien faire qui puisse affecter notre compétitivité. En fait, il va nous rendre tous plus compétitifs. » Reste à savoir si les baisses d’impôts compenseront les mesures protectionnistes. Tant que les détails des unes et des autres ne seront pas connus, difficile de répondre à cette question.