Primaire à gauche : le débat Valls-Hamon résumé en 3 minutes
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Après une semaine de campagne, ponctuée par des accrochages, des meetings et un débat télévisé mercredi soir, les électeurs sont appelés dimanche 29 janvier à départager Benoît Hamon et Manuel Valls, les deux derniers candidats en lice pour l’investiture de la Belle alliance populaire – le Parti socialiste et ses alliés – à l’élection présidentielle.

  • Qui sont les candidats ?

Ancien ministre de l’éducation, le frondeur Benoît Hamon a marqué toute sa campagne des primaires en revendiquant un ancrage à gauche. Afin de faire face à la « révolution numérique », qui va « raréfier le travail », le député des Yvelines préconise la réduction du temps de travail et, surtout, l’instauration d’un revenu universel de base, devenu l’un des principaux débats de la campagne.

De son côté, Manuel Valls, qui s’était déclaré candidat après le renoncement de François Hollande, a vécu une campagne difficile. L’ancien premier ministre a passé ces dernières semaines à devoir se justifier sur son bilan à Matignon, tout en se posant en successeur de M. Hollande. Incarnant la candidature de la gauche gouvernementale, il a eu l’occasion d’assumer le bilan du quinquennat, qui est aussi le sien, lors des débats télévisés qui ont précédé la primaire.

  • Quelles différences dans leurs programmes ?

Dès le début de la campagne de la primaire, les deux finalistes du scrutin ont affiché leurs divergences, Benoît Hamon opposant un « futur désirable » face à la « responsabilité » de Manuel Valls. Bien que tous deux issus du courant rocardien et ayant participé au même gouvernement de 2012 à 2014, Manuel Valls et Benoît Hamon incarnent deux branches opposées au Parti socialiste.

Ils s’opposent sur plusieurs domaines :

  • l’orientation économique : Manuel Valls assume la réduction des déficits publics et la politique de l’offre, qui consiste à aider les entreprises pour favoriser l’emploi (CICE, loi travail…), démarche contestée par Benoît Hamon.
  • la valeur du travail : Manuel Valls veut l’encourager alors que Benoît Hamon envisage sa réduction, proposant un revenu universel décorrélé de l’activité.
  • la laïcité : Manuel Valls souhaite imposer l’autorité de l’Etat et une laïcité offensive face au fondamentalisme musulman, alors que Benoît Hamon défend la neutralité.
  • l’environnement : Benoît Hamon, qui prône la fiscalité environnementale, la sortie du diesel ou l’arrêt de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, a un programme assez proche de celui des écologistes, alors que Manuel Valls reste dans un modèle plus productiviste. Les ministres d’Europe Ecologie-Les Verts ont d’ailleurs refusé en 2014 de participer à son gouvernement.
  • Quels sont les rapports de force ?

Arrivé en tête du premier tour avec 36,03 % des voix, selon les scores publiés par le Parti socialiste le 25 janvier, Benoît Hamon apparaît en position favorable pour le second tour : il a reçu le soutien d’Arnaud Montebourg, arrivé en troisième position au premier tour avec 17,52 % des voix.

L’ancien premier ministre Manuel Valls a obtenu de son côté 31,48 % des voix au premier tour, qui a mobilisé en tout 1 655 919 d’électeurs, soit près d’un million de moins qu’au premier tour de la primaire de gauche en 2011.

  • Quand et où voter ?

Comme lors du premier tour, les bureaux de vote ouvriront à 9 heures et fermeront à 19 heures, le 29 janvier en France métropolitaine ainsi qu’à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie. Et à la Réunion, de 8 heures à 18 heures. La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et Saint-Pierre-et-Miquelon votent quant à eux un jour avant, ce samedi 28 janvier, de 9 heures à 19 heures pour tous sauf pour Miquelon, de 10 heures à 15 heures.

Les organisateurs du scrutin ont prévu 7 208 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire de la métropole et dans les départements d’outre-mer. Celui auquel vous êtes rattaché est à consulter sur le site de la primaire citoyenne, rubrique « Où voter », où il vous faudra entrer votre adresse (celle qui a servi à votre inscription sur les listes électorales). Les votants doivent s’acquitter d’un euro de participation et signer la feuille d’émargement, où ils affirmeront « se reconnaître dans les valeurs de la gauche et de la République ».

Tout le monde peut voter à condition d’être inscrit sur les listes électorales avant le 31 décembre 2016. Chaque électeur devra justifier son identité le jour du vote à l’aide d’une carte d’identité ou d’un passeport. Par ailleurs, les Français enregistrés en 2016 sur les listes électorales (qu’il s’agisse d’un déménagement ou d’une première inscription) doivent présenter un document justifiant de leur inscription sur les listes électorales – celles-ci n’étant officiellement validées qu’à compter du 1er mars 2017.

Lors du premier tour, des dysfonctionnements ont été constatés autour de ce dispositif, pouvant permettre – dans de très rares exceptions – à une personne de voter deux fois.

  • Quand connaîtra-t-on les résultats ?

L’annonce du résultat du premier tour a été marquée par une grande confusion : variations sur les chiffres de participation, incertitudes sur le nombre de bureaux de vote… Au point de favoriser des soupçons de manipulation, qui ont été démentis au cours de la semaine par les organisateurs du vote.

Promesse a été faite pour dimanche 29 janvier d’harmoniser la communication et de rendre le processus plus transparent. Comme lors du premier tour, des premiers résultats devraient être communiqués, aux alentours de 21 heures, à partir de 2 000 premiers bureaux de vote, puis actualisés régulièrement au fil de la soirée.